Paris Maléfices était une série pleine de charme, en raison du talent du dessinateur Dim.D qui magnifie la capitale, la sublime, la peint, hier ou aujourd’hui, d’un crayon inspiré, et pour la fantaisie délicieuse de ses intrigues fantastiques. L’on n’y croyait pas une seconde, certes, mais l’on se délectait de cette plongée dans un Paris parallèle où l’on pouvait croiser la Seine et sa sœur la Bièvre sous les traits de jeunes femmes bien vivantes, poursuivre des fantômes sur la scène du théâtre du Vieux Colombier, voir les gargouilles de la Tour Saint-Jacques prendre vie sous l’apparence de dragons monstrueux. La série devait compter six volumes, elle s’arrête abruptement au troisième et c’est dommage. Dommage car jamais peut-être le duo Pécau Dim.D n’avait aussi bien fonctionné.

Licencié du BAP, cette officine secrète censée protéger les Parisiens des périls ésotériques tapis dans les recoins secrets de la ville, le jeune et brillant Victor est retourné à ses pitoyables arnaques. Aussi, lorsque le redoutable Bergé-Tapi, homme d’affaires retors et milliardaire qui a voué son existence à défigurer le cœur historique de la capitale, lui fait un chèque en blanc, à condition qu’il retrouve le célèbre petit homme rouge des Tuileries, ce fantôme qui hanta le palais jusqu’à l’incendie de 1871, Victor, financièrement au bord du gouffre, accepte ce marché de fous. Il ne tardera pas à comprendre que les légendes ont toujours un fond de vérité, que l’homme rouge existe bel et bien, tout comme, d’ailleurs, enfoui dans le sous-sol parisien, un étrange double de la ville où le temps s’est arrêté voilà plusieurs siècles.

Grâce à Dim.D, et ses illustrations magiques, fascinantes, qui réussit même à rendre belles les tours de la Défense, l’album est un enchantement. L’on aimerait que l’aventure ne s’arrête pas là et que les volumes annoncés voient le jour …

Pécau et Dim. D : Paris Maléfices, tome 3 ; Le petit homme rouge des Tuileries
Delcourt ; 56 p ; 14,95 €.