Tribunes
Le racisme comme impasse anthropologique et rhétorique de la modernité
La piste heideggérienne…
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Oh les pauvres choux ! s’exclama tante Euphrasie. Ils en ont de la chance ceux d’aujourd’hui.
On n’a plus le droit de les maltraiter. On ne peut plus les gifler, les fesser, les mettre au coin. Ah, ça c’est bien. Dès qu’ils ont été traumatisés par quelque chose, on leur envoie une cellule de crise.
– Moi, dit l’oncle Victor, j’ai un bon souvenir de la gifle que m’a donnée mon institutrice quand j’étais en primaire à six ans. Je l’avais méritée, je l’ai eue. J’en ai si peu voulu à cette institutrice qu’aux premières vacances, j’ai été chez elle lui dire bonjour. Mes parents me mettaient au coin. Je l’avais mérité, j’étais énervé. Mis au coin, je regardais le coin ; il y avait dans le coin des fissures, je regardais les fissures, elles se transformaient en paysages, ça me faisait rêver. Je n’ai pas eu de fessées, dommage ! En tout cas, j’ai oublié. Quand j’avais mal à la tête ou que je souffrais d’un petit bobo, on ne me donnait pas de médicaments ; j’avais un peu de mal quelques minutes et puis ça passait. Mon vieil instituteur ne m’a jamais donné de coups de règle sur les doigts, mais des copains en ont eus, ils ne s’en portent pas plus mal. D’ailleurs, ces coups de règle étaient symboliques, l’instituteur ne tapait pas fort. Bien sûr, il y avait quelques cinglés qui tapaient dur, mais c’était l’exception. Une fois, l’instituteur m’a mis un bonnet d’âne, je l’avais mérité. Ça faisait rire quelques copains, je leur glissais un clin d’œil.
– Tu en as eu de la chance, papa, intervint mon cousin Barnabé. Grâce à cette éducation, tu as acquis le sens de la justice et tu es devenu costaud face à la douleur.
Cependant tante Euphrasie, d’entendre des choses pareilles, était horrifiée et elle conclut :
– Mais ils sont sosots, ma parole ! Ils ont bu.
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