Civilisation

Apologie de l’alcool
L’ivresse ritualisée jetait un pont entre les humains et les dieux. Le christianisme en avait fait un signe de salut. L’OMS l’accable de tous les maux et ne vénère plus qu’une santé toute physique, sans éternité.
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Quel est le plus vieux métier du monde ? Certains pensent que c’est celui de péripatéticienne ; d’autres affirment que c’est celui de censeur.
Le métier de péripatéticienne est très pénible selon Brassens qui montre que ces pauvres dames ont parfois des clients qui ne se lavent pas souvent. Celui de censeur au contraire est propre, facile et amusant. Il suffit de décréter ou de faire décréter par un copain qu’une opinion jusque-là très autorisée est en fait un délit. Du coup, vous avez le bonheur de faire pleuvoir des amendes carabinées, de ruiner des carrières, d’enfermer entre quatre murs et pour un certain temps, dans le meilleur des cas de faire guillotiner ou égorger des gens qui se croient innocents et qui ont le tort de ne s’être pas aperçus qu’ils étaient d’abominables délinquants.
Vous avez encore le plaisir de vulgariser, d’illustrer la fameuse pensée de Pascal : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Vous vous faites passer pour un philosophe du tonnerre. Cette pensée de Pascal peut s’appliquer non seulement aux lieux mais aux temps. En effet, supprimer un fœtus dans le ventre de sa mère vous menait parfois il y a un siècle à de rudes sanctions ; maintenant, dire un peu de mal de l’avortement en termes tranquilles vous flanque cent mille euros d’amende en attendant mieux. La blasphème anti-chrétien se voyait sévèrement châtié il y a quelques siècles ; il est maintenant recommandé dans certains coins du VIe arrondissement. Un autre type de blasphème est montré du doigt à Kaboul ou dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis ; il fait le thème de furieuses parties de rigolades dans certains bistrots de la France profonde. La censure est donc un beau métier qui réclame pour l’exercer de belles personnes solaires et inspirantes.
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