Recevez la lettre mensuelle de Politique Magazine

Fermer
Facebook Twitter Youtube

Article consultable sur https://politiquemagazine.fr

Mystique nationale et royale

Notre ami, le Père Jean-François Thomas, éprouve le besoin d’écrire, non pas pour satisfaire une envie d’auteur, mais dans un esprit d’apostolat, en bon et vrai jésuite qu’il est. Essais philosophiques, méditations mystiques, romans se succèdent sous sa plume. Tous écrits ad maiorem Dei gloriam.

Facebook Twitter Email Imprimer

Mystique nationale et royale

Ce qu’il vient de publier aux éditions Via Romana, est d’un genre mixte puisqu’il s’agit d’une méditation sur l’histoire, et une histoire bien particulière, l’histoire spirituelle de la France. Autrement dit, une histoire mystique de la France politique ou, si l’on veut bien comprendre, une politique mystique qui justifie l’existence même de la France. C’est pourquoi notre auteur parle de la France en son âme.

Car il n’y a aucun doute, la France a une histoire singulière. Elle n’est comparable à aucune autre nation. L’axe essentiel de son histoire va de Reims et saint Remi à Louis XVI, le martyr ; mais aussi bien au-delà par la sainteté de son peuple croyant, même résiduel et subsistant. Cependant le privilège divin incontestable se trouve par moments, et aujourd’hui durablement, inversé par le prodige démoniaque de la prévarication la plus totale que représente la substitution à une telle vocation d’une parodie de religion, constituée par la République et ses fameuses valeurs. La compréhension de ce double mystère d’élection d’un côté, d’iniquité de l’autre, donne la clé de l’intelligence de l’histoire et, par le fait même, de la solution politique pour autant que des Français la cherchent en vérité, pas seulement intellectuellement, mais aussi pratiquement. Le royalisme ne se conçoit que dans cette perspective, ce qui n’exclut nullement le raisonnement empirique, historique et critique.

Qui peut expliquer la lignée de nos saints, exceptionnels dans leur influence historique et politique depuis sainte Clotilde jusqu’à l’efflorescence du XVIIe siècle et la renaissance post-révolutionnaire ? Qui peut expliquer Jeanne d’Arc, la sainte la plus proche de Jésus-Christ, qui sauve la France en rétablissant son roi légitime et en l’instituant lieutenant sur terre du Dieu fait chair ? Qui peut expliquer cette suite de rois qui, malgré leurs défauts et défaillances, ont maintenu le signe sacré dont ils étaient oints pour en faire le principe de leur autorité ? Tant de grâces ne sauraient se perdre. Le XIIIe siècle de saint Louis et le XVIIe de Louis XIV devraient faire rêver les Français, pas seulement de nostalgie. Le Père Thomas, qui connaît à merveille sa France et son XVIIe siècle, en parle avec la science et la ferveur d’un apôtre. Son érudition aussi vaste que sa culture, qui va de Bernanos, l’imprécateur prophétique, à Castellani, le jésuite visionnaire et injustement disqualifié, nourrit une réflexion de fond qui ne vise qu’au relèvement de la France et par la foi à renouveler l’espérance et la charité françaises. 

 

Père Jean-François Thomas, sj, La France en son âme, Via Romana, 170 p., 15 €

Facebook Twitter Email Imprimer

Abonnez-vous Abonnement Faire un don

Articles liés

Civilisation

Vérité de l’homme, vérité de Dieu

Vérité de l’homme, vérité de Dieu

Par Hilaire de Crémiers

Le Père Jean-François Thomas, auteur bien connu de nos milieux, est jésuite de son état  ; mais, s’il est permis de s’exprimer ainsi, c’est un jésuite de stricte observance  : il croit – et cette particularité le distingue de beaucoup de ses confrères, même fort haut placés – toutes les vérités de foi qui font la substance des Exercices spirituels de saint Ignace, à commencer par un enfer bien réel et qui n’est pas vide, et par conséquent qu’il faut éviter, et un paradis qui n’est pas la cité socialo-écolo-justicialiste de demain qu’il faudrait promouvoir, mais la cité de Dieu qu’il faut atteindre en s’extrayant du péché, et du premier d’entre eux qui est le péché contre l’Esprit, c’est-à-dire contre la vérité. Rien n’est pire que de s’imaginer être au-dessus d’elle et de la juger du haut de son autorité  !