Activité primordiale, à tous les sens du terme, car l’attentat n’est que l’aboutissement visible d’une démarche qui, du recrutement à la formation et de l’entraînement à l’action, nécessite des sommes considérables. Comme tous les terroristes ne disposent pas, comme le Hezbollah, d’un État où s’établir banquiers, comment font-ils ? Sous forme d’un abécédaire (Armes, Cryptoactifs, Crowdfunding, finance islamique, ONG, Racket…), l’auteur fait le point sur les opérations ou les enquêtes en cours, avance des chiffres, met en avant les organismes obscurs qui traitent du terrorisme à tous les échelons nationaux et internationaux, bref permet d’appréhender le phénomène et sa redoutable plasticité, les outils les plus normaux servant les desseins les plus funestes. Il n’est pas certain que le chapitre sur l’Ultradroite soit aussi utile que le décryptage des mécanismes des ports francs mais on peut pardonner à une centriste de donner des gages à la bienpensance puisqu’elle dévoile avec précision tout ce que les islamistes fomentent et financent, avec la complicité de l’UE.

Nathalie Goulet, L’Argent du terrorisme. Le cherche midi, 2025, 496 p., 22 €