Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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À peine nommé évêque de La Crosse aux États-Unis, en 1995, Mgr Raymond Leo Burke s’attira les foudres des journalistes et des progressistes en rappelant haut et fort l’impossibilité, pour les complices d’un avortement, d’approcher de la Sainte Table ; au nombre de ces complices, il comptait les politiciens favorables aux lois contre la Vie. Aussitôt considéré comme un épouvantable réactionnaire obscurantiste, dénoncé pour ses propos sur les femmes, la morale sexuelle, l’homosexualité, les divorcés, etc., Mgr Burke devint la bête noire des médias américains puis des autres, tandis que, appelé à la tête de l’archevêché de Saint-Louis, et enfin aux plus hautes fonctions de la Curie, il gagnait en importance dans l’Église et en visibilité.
En se posant en chef de file des défenseurs du mariage catholique l’an passé, lors des premières réunions synodales, celui qui était alors Préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique s’est un peu plus exposé encore à la haine du monde. Dans l’ambiance surchauffée du moment, sous la pression de médias et d’une opinion réclamant l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés et la reconnaissance des unions homosexuelles, il fallait un rude courage pour endosser ce rôle. Le cardinal Burke n’en manque pas. Dans ce contexte, son éviction de ses fonctions curiales et sa nomination comme « patronus » de l’Ordre de Malte sont apparues à beaucoup une sanction de ses prises de position. Sans qu’il cesse de gêner. En le présentant, au printemps dernier, comme le plus dangereux ennemi du pape François, loin devant la Maffia et Daech, la télévision française a prouvé à quel point le prélat faisait peur à ceux qui craignent un retour de l’Église à la Tradition.
Pourtant, quiconque a eu le privilège de rencontrer le cardinal Burke peut témoigner de son affabilité, son attention, son humilité, sa ferveur, et sa parfaite connaissance des malheurs qui déchirent la catholicité. Restait à révéler au grand public le véritable visage de ce grand serviteur de Dieu. C’est chose faite avec ce livre d’entretien.
En des chapitres brefs, parfois laconiques, Mgr Burke dénonce les maux de notre temps, et ce relativisme qui n’épargne pas toujours fidèles et pasteurs. Parce que certains principes ne sont pas négociables, il se dresse contre tous ceux qui cherchent des accommodements avec le monde, bradent la vérité évangélique en échange de faveurs mondaines. Lui ne lâche rien, intégralement fidèle, et demande qu’on suive cet exemple. Pour y aider, il prône le recours aux sacrements, une vraie catéchèse, le saint sacrifice de la messe dignement célébré sans fantaisies ni verbiages, la saine formation des jeunes prêtres. Si la charité n’est jamais absente de ce discours, sa fermeté, sa rigueur doctrinale, vertus dont nos contemporains ont perdu l’habitude, lui vaudront de nouveaux ennemis. Mais les lecteurs goûteront la parole d’un pasteur sûr de sa foi et de son rôle.
Entretien avec le cardinal Burke, par Guillaume d’Alançon, Artège Paris, 182 p., 17,50 euros.