Descendu de son perchoir pour s’installer dans le fauteuil, moins confortable, d’invité politique, Claude Bartolone était reçu par Laurent Ruquier dans On n’est pas couché ce samedi soir. Raison de sa présence : une candidature à la présidence de la région Ile-de-France, pour le compte du Parti socialiste.
Sur le fond, on pourrait s’étonner. Le quatrième personnage de l’Etat, comme il a aimé le rappeler à plusieurs reprises avec un sourire satisfait, dans une émission de divertissement pour subir l’interrogatoire de deux chroniqueurs et d’un animateur télé… Est-ce vraiment sa place ?
Claude Bartolone est arrivé en toute décontraction. Sourire impeccable – presque figé -, et léger accent fleurant bon la Méditerranée. L’homme conta son enfance, celle d’un fils de sicilien et de maltaise arrivés de Tunisie en France à la fin des années 50. Une histoire familiale qui, évidemment, ne le prédestinait pas à occuper la place qui est la sienne aujourd’hui. « C’est pas mal, quand même, la République », glissait l’intéressé. Effectivement, devenir un apparatchik dans ces conditions, c’est pas mal.
Passés ces souvenirs d’enfance n’intéressant pas grand monde à part Laurent Ruquier, les chiens furent finalement lâchés. Pas très féroces. Ils se sont contentés de mordiller l’élu du 9-3, sans vraiment le blesser. Pourtant, ce n’est pas la matière qui manquait. Le rapport – à charge – de la Cour des comptes sur son bilan à la tête de la Seine-Saint-Denis et l’enquête tout juste ouverte sur la possible attribution d’un emploi fictif constituaient des morceaux de choix pour bêtes affamées.
Hélas, les coups de crocs de Léa Salamé sont restés inoffensifs et le président de l’Assemblée nationale, bien préparé pour l’émission, les esquiva tous sans efforts apparents. Pire, la chroniqueuse se laissa accuser par l’invité de ne pas avoir préparé ses questions et ne pas savoir lire un rapport. Accusations dont elle eut bien du mal à se défendre… L’arroseur arrosé.
S’ensuivit un échange, initié par Yann Moix, sur le rôle du président de la République et sur la durée de son mandat dans le cadre institutionnel actuel. Depuis quelques temps, le socialiste milite pour un septennat afin d’inscrire la présidence dans le « temps long ». En revanche, il n’estime pas nécessaire un renouvellement dudit mandat, arguant que le président serait plus « fort » s’il n’avait à préparer, au bout de quelques mois d’exercice seulement, une campagne pour assurer sa réélection. Léa Salamé tenta de remettre son grain de sel dans la conversation, expliquant que « ce qu’on reproche au président de la République, c’est son côté monarque ». Pardon, Léa, mais d’où sortez-vous une chose pareille ?
Le débat glissa ensuite sur la politique menée par le gouvernement de François Hollande. Moment le plus pénible pour Claude Bartolone qui répondit systématiquement à côté, accusant Nicolas Sarkozy d’avoir laissé la France dans un état calamiteux… Pauvres socialistes ! Et 2017 alors, le sujet qui passionne les foules ? Pour l’invité, il ne fait aucun doute que le Front national « sera au second tour de l’élection présidentielle ». Ce fut bien la seule chose à retenir sa prestation.