La ville d’Aranjuez a perdu son chanteur et ses roses sont en deuil.

Ricardo Btesh était né le 13 janvier 1938 au Caire d’un père syrien et d’une mère anglaise, fille d’un Consul honoraire d’Irak à Alexandrie. Après un long périple qui l’amena en Argentine, en Angleterre – où il intégra le prestigieux Brighton College -, puis à Paris où il fut élève au lycée Janson-de-Sailly, il devint Richard Anthony. Une légende est née avec celui que l’on appelle le « Père tranquille du Rock« . Polyglotte, il enregistra dans six langues (français, anglais, allemand, espagnol, italien et arabe) plus de 600 titres et vendit plus de 60 millions de disques. Il fut recordman des tubes classés et numéro 1 des ventes.

Pour les amoureux du Twist, il interpréta en 1961, une adaptation d’une chanson de Ray Charles sous le titre de Fiche le camp Jack et, en 1962, Et j’entends siffler le train qui restera son plus grand succès.

Ami des Beatles, il enregistra à leurs côtés aux studios Abbey Road. C’est là que Paul Mac Cartney composa la chanson Michelle, qui était le prénom de la première épouse de Richard. Ce fut le premier succès des Beatles en France.

S’ensuivront en 1964, Écoute dans le vent, adaptation de Blowin’ in the Wind, de Bob Dylan et Sunny en 1966.

La consécration arrive en 1967 avec Aranjuez, mon amour dans une adaptation du concerto d’Aranjuez, de Joaquin Rodrigo; sur un texte de Guy Bontempelli. Cette version fut enregistrée avec l’Orchestre Philharmonique de Londres.

Sans jamais décrocher, il continuera sa carrière avec quelques hauts et bas. Mais en 1974, il redevient numéro 1 des ventes avec Amoureux de ma femme.

Certes, après, il s’était fait rare, mais le 12 février 2012, il remonta sur la scène de l’Olympia pour un concert exceptionnel et fit salle comble avec Jeane Manson en première partie.

Son train a cessé de siffler le 20 avril 2015.