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Dans Aparthotel Deluxe, un roman graphique réalisé dans une ligne claire minimaliste, Edo Brenes tisse une toile sociale complexe au sein d’un immeuble costaricain, peuplé de personnages aux destins entrelacés.
L’histoire démarre avec l’incident inquiétant de la douche de Monsieur B., qui coule sans interruption, laissant ses voisins perplexes et préoccupés. Cette anomalie devient le point de départ pour explorer les vies intimes et les luttes existentielles des habitants de cet immeuble.
Brenes déploie un récit choral captivant, où les voix des personnages se mêlent pour former une symphonie de doutes, de croyances et de quêtes de liberté. Parmi eux, Garçon se démarque par sa dualité entre foi religieuse et désir de transgression à travers le travestissement, tandis qu’Isaac, jeune père célibataire, est en proie à un avenir incertain. Le concierge Jan et sa femme Tori ajoutent une dimension supplémentaire avec leur fuite d’un mariage précipité, révélant les fissures dans les conventions sociales.
L’auteur réussit brillamment à capturer l’atmosphère étouffante d’une société profondément religieuse en pleine mutation vers la liberté sexuelle. À travers une narration fluide et immersive, Brenes explore les interstices de la modernité et les tensions entre tradition et émancipation. Chaque personnage devient un miroir reflétant les dilemmes moraux et les aspirations individuelles, offrant ainsi une réflexion subtile sur les enjeux sociétaux contemporains.
La structure narrative de l’œuvre, avec ses va-et-vient entre les différentes perspectives, crée un rythme envoûtant, où les destins se croisent et se séparent comme les mouvements d’une danse. Cette valse narrative entraîne le lecteur dans un tourbillon d’émotions et de questionnements, soulignant la fragilité des certitudes et la complexité des relations humaines.
En somme, Aparthotel Deluxe se révèle être bien plus qu’un simple récit sur un incident domestique. C’est une plongée profonde dans l’âme d’une société en transition, portée par une écriture poignante et une galerie de personnages inoubliables. Edo Brenes signe ici un roman graphique qui résonne longtemps après sa lecture, invitant à une méditation sur le sens de la liberté individuelle dans un monde façonné par les normes et les traditions.
Civilisation
La parole est le fondement de toute civilisation. Bien plus que la force ou que la maîtrise technique, avoir une langue, la posséder et en user adroitement, l’écrire enfin, ce qui lui confère une mystérieuse éternité, voilà le fonds à partir duquel l’humanité se révèle, se développe, et peut même se réinventer. C’est le sujet de Philippe Comar.
Civilisation
Dans la lignée du dialogue des cultures cher à une certaine « chiraquie », le Louvre Abu Dhabi devait être ce grand musée participant à la fois du rayonnement de la France et de la rencontre des civilisations. Mais la médaille a son revers, ou plutôt ses revers.
Civilisation
Face à l’inflation visuelle envahissant l’univers musical, un subtil essai de Matthieu Guillot, docteur habilité en musicologie et musicien, nous rappelle l’étrange pouvoir des sons.
Civilisation
On ne présente plus Chesterton, on ne se lasse pas de le lire, et ces 59 essais ici réunis (issus de plusieurs volumes inégalement repris) livrent de belles pépites, avec ce parfait bonheur d’un homme sachant s’émerveiller de tout et nous faire partager sa joie de contempler toute l’Angleterre à travers un morceau de craie et sa conviction bien étayée que les contes de fées sont salutaires.
