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Que vive à jamais, le Jeu du Roi

Aristide Leucate, qui parle si bien à nos lecteurs de tant de films, est un Patagon fervent.

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Que vive à jamais, le Jeu du Roi

Dans ce livre d’hommages, d’essais, d’entretiens qu’il a patiemment suscités et rassemblés – et écrits pour une bonne part –, il rameute quelques fidèles (Olivier François, Sanders, François Tulli, vice-consul chancelier de Patagonie) mais surtout nous fait parcourir les itinéraires intellectuels et spirituels que Jean Raspail n’a jamais cessé d’arpenter, créant le 31 décembre 1980 ce consulat général d’une Patagonie Idéale (il avait 55 ans) pour offrir un asile imaginaire à tous les bretteurs que ce siècle fatigue (mais qu’ils ne fuient pas, sans cela la mélancolie devient vulgaire) et un “Jeu du Roi” qui excédait ses romans : voilà que Leucate convoque Sigognac, qui vaut bien mieux que d’Artagnan, et que Sanders nous parle d’Armand de la Rouërie, qui combattit les Anglais au Nouveau Monde et revint en France mourir pour son roi. Le livre est comme un manuscrit inachevé et incomplet de Raspail, comme le dossier d’un travail en cours qui ne sera jamais terminé, car le petit volume mêle science (hilarant article sur les querelles de succession à la tête du Royaume d’Araucanie et de Patagonie, dont la Constitution de 1860 est donnée en annexe), fantaisie et mystique et on sent que, comme le dit si bien le maître d’œuvre, les vice-consuls veulent à leur tour tenir haut le flambeau et faufiler leur propre vie sur cette trame – qu’on appelle armure, dans l’industrie textile – si solide, et si vaste, que Raspail a constituée mais qu’il n’est plus seul à tisser. Et de même qu’il avait annexé de hauts et nobles fils pour créer la tapisserie de son roman et de cet univers parallèle, voilà Raspail annexé par ses disciples, lui-même transformé en fil, tiré à grandes aiguillées dans les analyses et les pastiches (La Tueuse raconte le destin d’une Alakaluf droit sortie de Qui se souvient des Hommes…). « Combien de vice-consuls de ce lointain Royaume ont désormais pour tâche impérieuse de conserver le flambeau avant de le passer à leur tour, pour que jamais ne s’éteigne le feu de la Tierra… Jean Raspail nous ayant quitté, le jeu doit continuer. » Voici quelques cavaliers prometteurs.

 

Présenté par Aristide Leucate, Dans les yeux du roi… Atelier Fol’fer, 2024, 190 p., 25€.

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