Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Nous vivons dans un état de guerre permanent.
Il ne s’agit pas tant de conflits armés – même si le monde n’est pas en paix depuis des dizaines d’années et que nos forces sont intervenues très souvent dans le monde entier – que de guerre culturelle, et même civilisationnelle : il y a une remise en cause radicale et permanente de notre culture. Que les trampolines aient remplacé les balançoires dans les jardins, passe encore. Que les adeptes de danse country, en France soient près de quatre millions, on s’étonne. Que les féministes rédéfinissent en permanence nos mœurs, on s’inquiète.
Car la volonté de faire table rase est constante. On rebâtit de nouvelles identités sur les ruines des anciennes, comme ces conquérants qui rasaient des villes et redessinaient immédiatement les plans des nouvelles cités. Les costumes, les chansons, les langues disparaissent, remplacés par des modes éphémères et ruineuses, des mélodies standardisées et un sabir appauvri.
Les féministes veulent donc redéfinir le corps et ses fonctions et nient le fait que nous sommes corps et âme, réduisant la sexualité à un frottement d’épidermes plutôt que de reconnaître que n’importe quelle relation engage ses protagonistes l’un envers l’autre. Dans la droite ligne de cette déconnexion – qui en fait nous réduit au seul corps –, l’avortement gagne du terrain en France, grâce au sénateur Bas, qui fait bon marché du corps des enfants pour pouvoir s’asseoir dans le fauteuil de Larcher. Depuis l’offensive médiatique contre le couple jusqu’à la subversion de la Constitution, c’est une tenaille impitoyable qui broie les fondements anthropologiques de notre civilisation, du quotidien à l’extraordinaire.
Et comme les sectateurs du Progrès ont une vision orientée de l’histoire, montant sans cesse vers des sommets de bonheur républicain nonpareils, c’est évidemment un combat contre l’histoire de France qui se mène, depuis l’histoire des mœurs jusqu’à la geste héroïque des progressistes qu’il est interdit de présenter sous un jour défavorable. L’accueil désastreux réservé à Vaincre ou mourir, consacré à l’épopée vendéenne de Charette, est un festival de mauvaise foi, depuis les jugements esthétiques jusqu’à la négation des crimes des Bleus. Notre civilisation s’efface et celle qui émerge se construit depuis trois siècles sur les cadavres des innocents.