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Folie Baroque

De Sabine Roy, mise en scène Alexis Rocamora, avec Mathilde Bernard, Alexis Rocamora, Sébastien Fournier et Magnhild Broske.

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Folie Baroque

Nous sommes en 1740. Claudine rapporte de Venise un cadeau destiné à l’homme dont elle est éprise, le magistrat Pierre de la Noue. Cadeau original, nommé Vivaldino, appartenant au cercle des castrats et qui souhaite se produire en France. Un présent embarrassant pour Pierre qui considère Vivaldino comme le symbole « d’un art qui aurait mal tourné », et d’autant plus que la pratique de la castration était perçue en France, pour la société comme pour l’Église, comme un délit. Vu le potentiel du sujet, on s’attendait, comme annoncé, à un face-à-face entre deux points de vue divergents, entre l’éthique que prône l’avocat face à l’éviration et le castrat dont la voix séraphique justifie cette mutilation. Il n’en est rien. Pierre de la Noue cédera à la folie de recevoir cet artiste baroque, au risque de compromettre son avenir et sa réputation. Par amour pour Claudine et pour aider Vivaldino, sans grande conviction, Pierre laisse tomber la robe d’avocat pour un poste de directeur de conservatoire de musique (sic). Si les décors et les costumes nous plongent au cœur du XVIIIe siècle, la seule force de cette comédie est la voix du contreténor Sébastien Fournier. Les goûts étant subjectifs, restent les critères objectifs comme le manque de clarté, l’absence d’enjeu et la direction des comédiens, pas très convaincants. Aucun instant d’émotion vraie ni de conviction n’est à retenir dans cette création sans panache. Le « badinage » entre les deux amoureux (manière élégante et légère de manier l’humour tout en marivaudant) ne laisse place ici qu’à une succession de gloussements ; quant à l’interrogation et la curiosité appuyées de Pierre envers Vivaldino et la sensualité hybride qui se dégagerait de lui, elles sont affligeantes. La Folie Baroque, en tous cas, n’était pas au rendez-vous pour nous faire (re)découvrir l’univers des castrats, leur histoire et le rejet dont ils furent l’objet notamment en France, moment pourtant des plus saisissants de l’histoire de la musique lyrique et religieuse. Plus de flamboyance et de cohérence aurait apporté un autre éclat à cette partition.

 


Le Funambule

53 Rue des Saules 75018 Paris

Réservation : 01 83 88 42 23

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