Civilisation
Juste un souvenir
Avec Myriam Boyer. Mise en scène de Gérard Vantaggioli. Avec la participation de Philippe Vincent
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
En 534 avant notre ère, Thespis voyageait dans les environs d’Athènes. Juché sur un chariot, il jouait son propre répertoire. Après avoir créé l’art du dithyrambe, il eut l’idée de donner des rôles parlés aux choreutes qui l’accompagnaient. Il fut certainement le premier acteur de tragédie.
Son dauphin, Henry Le Bal (photo), a décidé d’abandonner le Chariot dont il avait hérité pour installer son théâtre sur une Nef. Amarrée aux quais d’une grande ville, une péniche abrite une troupe de théâtre. Le directeur reçoit la comédienne retenue pour leur prochaine pièce, qui n’est autre que Marie-Madeleine.
Le Bal ! Tu n’as pas choisi les noms de tes personnages
Guidé par le hasard, tes comédiens, sont des Rois Mages.
Isolés sur cette péniche, première scène flottante,
Ile mystérieuse qui se doit d’accueillir la repentante.
Illustrée par La Tour et le pêcheur Caravage,
Ta Magdalena, a la beauté des femmes perdues sur les rivages
De ce grand fleuve que tu tentes de parcourir
Pour atteindre le grand Delta où il te faudra mourir.
Barque sacrée et solaire du pharaon Khéops, fils de Snéfrou,
Péniche à la grande voile affaissée, elle dérive vent en proue
Et transporte le huitième patriarche d’Antioche nommé Sérapion,
Celui qui, adversaire de Saint Pierre, fut surnommé le Lion.
Il est aussi le jardinier, gardien du tombeau du Golgotha,
Amoureux et avide du baiser de la sainte Magdalena.
Cette Nef transporte aussi l’astronome, le visionnaire Tharsis,
A la recherche des quadrangles de Lunae Palus et Phoenicis,
Renflements de la planète Mars, supportant ses édifices volcaniques.
Le grand voyage débute dans cette fable initiatique.
Sainte Madeleine, en un premier parcours, les accompagne, égérie attirante et sensuelle,
Au second acte, être diaphane mais aussi parfois cruelle,
Et au troisième acte, Icône, et amante du Christ Roi !
Lecteur, ne tentes pas de comprendre, mais, comme elle, Crois !
Lecteur, tu te rendras dans la Crypte de Saint Sulpice
Tu rentreras dans ce Saint Sépulcre, lieu du supplice.
Il sera un vendredi ou un samedi à la vingtième heure
Ou après ton office, un dimanche à quatre heure.
La rue qui borde l’Eglise, dédiée à l’Archevêque de Bourges dit le Pieux,
Dans un recoin, porte le numéro Trente trois, C’est là où est le lieu.
Lecteur, futur spectateur, laisse-toi fasciner par la verve d’un fils de Claudel,
Et emporter par le vent suffocant d’Afrique du Nord, le Samiel,
Ce souffle éolien des déserts qui souffle dans les voiles
De ce navire qui largue ses amarres terrestres pour atterrir dans les étoiles.
Avec Henry Le Bal, Juliette Raynal, Alan Sorano, Marc Di Napoli
Lieu : Crypte Saint-Sulpice
33, rue Saint-Sulpice Paris 6ème
Entrée : Longer l’église sur la gauche)
Jusqu’au 14 décembre
Vendredi, samedi à 20h30 et Dimanche à 16h.
Tél : 06 78 45 48 61
Places 10/15€