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Jour de pluie

Par les volets ouverts ce matin, sous le ciel plombé, une lourde odeur d’eau ; l’herbe frémissait en laissant voler quelques feuilles jaunes, et le tilleul agitait doucement sa grosse crinière.

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Jour de pluie

Et cela n’a pas manqué, la pluie a commencé à rayer les vitres et à faire chuchoter les graviers. Je m’attarde un peu à regarder, puis je me détourne vers l’ombre de l’intérieur. Allumerais-je quelques lampes, reprendrais-je le livre abandonné la veille ? Et le travail entrepris, dont l’échéance approche, je devrais bien m’y remettre sérieusement. Et pourquoi pas sortir avant tout, remplir le coffre de bûches et allumer un bon feu ?… 

On respirait sous la pluie
Une langueur infinie
Et aussi quelques chagrins
Dérivaient, vagues et vains.
Le vent touchait ma fenêtre
Un chant demandait à naître
Même le feu soupirait
Et la maison me parlait
Sous l’arbre gros de murmure
Vibrait clair un jet d’eau pure
C’est un maintenant bien doux
Je m’entends penser à vous.

Et comment ne va pas le monde, ce matin ?

Les actualités sont toujours aussi déprimantes, entre les agressions de personnes âgées, les meurtres d’adolescents, les rodéos urbains nocturnes… et les rodomontades du président, toujours si content de lui et apparemment si certain d’avoir raison, les députés bas du front qui invectivent les ministres menteurs, sans oublier de s’insulter à travers l’hémicycle… La France roule au ralenti, ou pas du tout, menacée par la panne sèche de gasoil et d’essence. Tout est comme d’habitude, en somme.

Et pendant ce temps là, en Ukraine, on échange les coups de canon, les missiles et les drones ; les routes sont défoncées, jalonnées de carcasses de chars ; dans les villes, des silhouettes furtives errent entre les immeubles éventrés, chassées par les sirènes et les explosions. Tous les jours, des morts s’ajoutent aux morts.

Poutine a proclamé l’annexion de quatre provinces ukrainiennes en grande partie russophones, ce qui lui permet de résilier son statut d’agresseur et d’endosser un rôle défensif : historiquement, la défense a toujours mieux réussi à la Russie que l’attaque : les mânes de Napoléon et d’Hitler s’en souviennent encore !

Biden hagard et bégayant parle de milliards de dollars d’aide à Zélinsky, à qui Macron de son côté expédie quelques coûteux caesars, les meilleurs canons du moment, paraît-il, avec les instructeurs ad hoc, car ce ne sont pas des pistolets à eau. Cinq millions de dollars pièce, c’est tout de même un beau cadeau, prélevé sur une commande danoise pour les plus récents ; à part cela, la France se présente comme « non belligérante » ! Il est vrai que, à la tête d’un pays à la puissance et au prestige déclinants, quant on est le toutou d’Ursula et l’arrière-toutou de Biden-bidon, il n’est pas possible de revendiquer, ni d’assumer le rôle noble et pacificateur d’arbitre entre les nations ; c’est bien triste pour nous, car cela fait partie des aptitudes historiques de notre chère patrie ; souvenons-nous du chef-d’œuvre diplomatique de Mazarin qui, avec les traités de Westphalie de 1648, a donné à l’Europe un cadre juridique et des principes de souveraineté dont elle est encore aujourd’hui au moins pour partie l’héritière ! Mais c’était avant la république… Aujourd’hui, qui prétend jouer ce rôle ? Le dictateur turc islamo-fanatique ! Décadence…

Le temps peut être bougon
Et grogner de tout son long,
La joie est à la racine
De toute fleur à épine.
C’est un maintenant bien doux,
Je m’entends penser à vous.

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