Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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C’est bien à nous, Français, qu’il s’adresse, cet homme intrépide ; il sonne la diane et nous encourage ! Son message est d’abord vibrant et stimulant comme un appel de trompette : ironie mordante, chronique moqueuse, galerie de portraits souvent cruels, nous avons droit à tout cela ; puis, la charge s’apaise, la mélodie se fait grave : une fois bien réveillés, nous sommes rappelés à nos devoirs de Français, et encouragés à relever la tête.
Tel est le dernier livre d’Éric Zemmour, le trublion des médias français : éclatant succès de librairie avant même sa parution, il suscite déjà l’ire indignée des hiérarques de la bien-pensance, en réalité paravent, comme d’habitude, de la jalousie et du dépit médiocre, illustrés d’emblée par le rancissant polisson Ruquier et Salamé sa complice.
Il s’agit donc d’un ouvrage aux multiples facettes ; il nous fait rire, et nul ne peut prétendre être épargné : « Longtemps j’ai pensé que Macron était un Sarkozy en moins vulgaire ; pour la première fois, je comprends qu’il n’est qu’un Hollande en mieux vêtu ».
Il nous fait rencontrer des personnages, surtout du monde parisien des gâtés du système, que nous croyons connaître, que le trait acéré de l’auteur souligne de manière inattendue ; nous découvrons ou redécouvrons chez beaucoup de responsables politiques, journalistes, intellectuels, magistrats, la suffisance, la duplicité et le manque de courage ; chez d’autres, la haine et le cynisme qui éclatent en cours de débat ; certains ont de brusques et fugitifs accès de franchise avant de retomber dans le marais mental ordinaire. D’autres, comme Philippe Seguin sont portraiturés tout en nuances, sans complaisance, avec une touche d’humaine sympathie. C’est ainsi que nous voyons défiler Gérard Longuet, Jean-Christophe Cambadélis, Christophe Guilluy (avec estime et amitié, celui-ci), Jacques Toubon (fessé d’importance), Jean-Luc Mélenchon (en toute antipathie), Cécilia Ragueneau (joyeusement ridiculisée), Jean-Michel Apathie (ramené à sa petite taille), et bien d’autres. Tout ce monde donne une piètre image de ce qui nous tient lieu d’élite, d’autant plus que Zemmour montre combien tous ces gens ou presque sont rongés jusqu’à l’insignifiance par les préjugés et les tics intellectuels à la mode, antiracisme-racisme-anti-blanc-haine-de-soi, féminisme, wokisme, complaisance migratoire et, de plus, solidement verrouillés par la trouille de paraître complices de l’extrême-droite !
Parmi les exceptions à ce florilège de médiocrités, retenons l’évocation passionnante de l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, haute figure de scientifique courageux, navré à la fin de sa vie d’avoir servi de caution aux perversions intellectuelles de notre temps.
C’est une France bafouée et sinistrée qui se dessine, le naufrage de la morale familiale et sociale, associé au mépris évident de la classe politique pour nous, peuple français, notre culture et nos traditions.
… Il reste huit pages : refermerons-nous ce livre sur une note résignée ou fataliste ? Que non pas ! Éric Zemmour est un bretteur-patriote qui ne baisse ni garde ni pavillon.
« Devenir Français, c’est choisir la France, l’aimer, la chérir », écrit-il ; aussi nous exhorte-t-il à nous « arracher à nos petits conforts, nos petites vanités, nos petits ego ».
Et voici l’appel au travail, qui est en soi tout un programme d’avenir pour la France : mettre fin à l’État de droit qui fonde la dictature des juges et aliène notre souveraineté, mettre fin à la subversion migratoire qui « n’est pas une fatalité », nous rassembler autour des cinq « I » : identité, immigration, indépendance, instruction, industrie.
Non, la France n’a pas dit son dernier mot !