Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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L’étude qui nous est proposée ici montre que la principale difficulté prend sa source dans « la perte du sens de l’objectivité de la morale », selon les termes employés par l’auteur, donc à l’élargissement de la sphère du relatif et du « contigent ». Autrement dit, la morale en tant que référence à un bien qui s’impose à tous ne constitue plus le socle intangible de la loi, laissant le champ ouvert à des revendications individuelles de plus en plus nombreuses et variées, et ouvrant la voie, non plus à la justice, mais à l’arbitraire.Ce petit ouvrage est lourd de sens et d’interrogations sur le devenir de notre liberté de conscience, d’ores et déjà bien menacée. En effet, l’évolution de notre société, le développement des sciences, la montée de l’individualisme génèrent une complexité croissante de la loi et du droit et placent le juge devant des problèmes inédits jusqu’à ces dernières décennies.
C’est ainsi que les cours de justice, et en particulier la Cour européenne des droits de l’homme, sont assaillies de requêtes portant sur le service militaire, les prestations de serment, la célébration d’union civiles et de mariages, la chasse à courre, l’avortement, l’euthanasie, l’éducation des enfants, et bien d’autres questions qui encore récemment ne posaient pas problème.
Ce phénomène de nature désordonnée rend nécessaire un travail de réflexion portant sur des notions fondamentales telles que la conscience, les convictions, l’objection, le for interne et externe. Cette démarche amènera notre auteur, dont la rigueur, la probité et la profonde compétence nous sont bien connues, à démonter pour nous un mécanisme paradoxal des plus inquiétants : les droits de l’homme, érigés en valeur fondamentale, donc s’imposant à tous, sont de plus en plus revendiqués par le législateur comme modèle dans des domaines tels que la bioéthique, ou la morale sociale, et menacent donc d’écraser le droit à l’objection et l’exercice des libertés individuelles : l’avortement en est un exemple frappant, et le projet de loi bioéthique actuellement en cours de discussion comporte la remise en cause du droit à l’objection de conscience du personnel médical.
Selon Grégor Puppinck, il importe, afin de parer à ce danger, que l’État satisfasse à plusieurs droits et obligations. Retenons parmi ces dernières un effort de conciliation entre les droits concurrents, sans perdre de vue le bien de tous, en particulier dans les domaines de la morale et de la religion, dans le respect de la conscience personnelle, « ultime juge et témoin de la justice ».