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Un gorille à la Comédie française

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Un gorille à la Comédie française

Certes, Georges Brassens était connu pour ses convictions anarchistes et son anticonformisme, cependant l’homme était avant tout un poète et un grand interprète des textes de Villon, Hugo, Verlaine, Paul Fort, et Aragon.

La Comédie Française rend hommage au compositeur et artiste de Sète. Le rapprochement n’est pas fortuit. En son temps, le grand sociétaire de la Maison de Molière, Henri Rollan, connu pour les rôles qu’il incarnait dans les pièces de Montherlant et de Claudel, entretenait des relations très amicales avec Georges Brassens qui se traduisaient par des repas consacrés à des échanges sur la poésie et l’art de la diction. Henri Rollan était aussi professeur au Conservatoire de Paris et avait formé des comédiens illustres tels Belmondo, Annie Girardot, Robert Hirsch, et des hommes de théâtre qui devinrent à leur tour professeurs en transmettant les leçons du grand maître, Jean Périmony et Jean-Laurent Cochet.

Les notes de Bernard Cousin, lui aussi professeur de théâtre, relatant les conférences d’Henri Rollan nous permettent de comprendre la relation entre l’interprétation théâtrale et la dimension artistique de Georges Brassens :  » Il faut… chercher la respiration du poète durant la conception de l’écriture… Ensuite il faut chercher les cadences intérieures les unes après les autres et établir un bloc dont l’ensemble se tienne… Surtout ne pas interpréter ! Sentir le poème comme le vent à travers les harpes éoliennes : respirer en même temps que le poème « . Virtuosité, diction et composition se retrouvent dans cette manière inimitable de Brassens qui est de savoir taper la consonne en laissant les voyelles s’envoler.

Nos acteurs de la Comédie française, forts de cet enseignement, nous invitent durant une heure un quart dans l’univers de notre troubadour, avec des chansons très populaires qui s’alternent avec des trouvailles ou œuvres méconnues. L’atmosphère musicale, proche du swing à la française, est créée par trois musiciens de talent, Benoît Urbain au piano et à l’accordéon, Olivier Moret à la contrebasse et Paul Abirached à la guitare. En pleine complicité pour l’interprétation, on retrouvela superbe de Sylvia Bergé, l’élégance d’Éric Génovèse, la gouaille et l’ingénuité de Julie Sicard, les facéties d’Hervé Pierre et la spontanéité de Jerémy Lopez. On se souviendra aussi et particulièrement de l’interprétation de Serge Bagdassarian, pleine d’intériorité et de pudeur, du poème de Louis Aragon Il n’y pas d’amour heureux. La palme reste à Thierry Hancisse, le metteur en scène, qui a su rendre hommage à notre grand auteur et chanteur, le Georges !

Cabaret Brassens – Galerie du Carrousel du Louvre – place de la Pyramide inversée – 9, rue de Rivoli, Paris 1er Du mercredi au dimanche à 18h30. Places : 9 / 20€ – Téléphone : 01 44 58 98 58

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