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Du droit protecteur au caprice égoïste

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Du droit protecteur au caprice égoïste

« Celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer… »

Par cette citation de saint Matthieu, le cardinal Rodé donne l’esprit de cet ouvrage dirigé par le Pr Joël Benoît d’Onorio avec la participation de six juristes catholiques.

Nous avons là un livre précieux non seulement à lire, mais aussi à conserver et à partager. En effet, dans une conjoncture dominée par un nominalisme insidieux et menacée par un individualisme galopant, il est essentiel de se donner les moyens de juger et d’apprécier les évolutions majeures de notre société. Il s’agit ici des droits de l’enfant ; or une civilisation vaut ce que valent la protection et les soins qu’elle apporte à ses enfants, à leur éducation, à leur protection ; nous sommes issus d’une très ancienne tradition chrétienne qui a influencé fortement notre politique et nos institutions, et notre droit en a été profondément imprégné. Il en a résulté au fil du temps un corpus juridique respectueux et protecteur de l’enfant. Les auteurs de cet ouvrage explorent des domaines aussi différents que le droit civil, la bioéthique, le droit de la santé, le droit pénal, l’éducation religieuse, le droit international ; tous nous montrent que les dispositions protectrices s’effritent, et que l’enfant est menacé dès sa conception, dans son éducation, et même dans les cas où sa santé est compromise et sa vie physique et morale est en danger.

Il apparaît, sous la plume de ces spécialistes, que le droit est peu à peu dévoyé sous l’action de la jurisprudence délétère des plus hautes instances nationales telles que le Conseil d’Etat, la Cour de cassation, à l’imitation docile des instances internationales telles que la Cour européenne des droits de l’homme, et les divers comités de Nations Unies. Les décisions de ces cours malfaisantes sont préparées et relayées par le matérialisme ambiant, la culture du caprice, une vision réifiée du fœtus, la remise en cause répétée de l’objection de conscience, et, d’une manière générale, l’exaltation d’un individualisme immature favorisé par une baisse significative de la rigueur intellectuelle à tous les niveaux, y compris les plus hauts niveaux politiques.

L’aspect religieux institutionnel n’est pas éludé : il n’est guère plus rassurant, et les scandales qui secouent l’Eglise catholique renforcent l’impression générale de dégradation.

Ce n’est pas seulement le sort de l’enfant dans notre société qui est en jeu, c’est l’avenir de notre civilisation tout entière qui est ici mis en question, avec honnêteté et pertinence.

  • L’intérêt supérieur de l’enfant. Sous la direction de Joël Benoît d’Onorio. Téqui, 2019, 287 p., 22 €.

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