Et si le président avait pu dire tout ce qu’il avait sur le cœur touchant nos santés et ses sentiments ?
« […] Mais il y aussi toutes les autres maladies et je ne les oublie pas (silence). Il y a la bronchite, la bronchite asthmatique, sa variante si pénible, les rhinopharyngites, les trachéites où ça fait mal quand on avale, les hépatites, les phlébites, j’en passe et des meilleures (accélération du discours puis pause).
Il y la grippe qui fragilise tant les plus vulnérables, il y a les embolies, les thromboses, les névroses, les cirrhoses, les tuberculoses et – pardon si j’ose–- l’ostéoporose.
Il y a aussi les gros rhumes, les nez qui coulent et j’insiste, c’est très gênant même si c’est bénin (silence).
Je n’oublie pas les cancers, le sida et je pense bien sûr à celzéceux pour lesquels ces mots si durs sont une cruelle réalité au quotidien (petit trémolo, lèvres qui tremblent).
Je ne peux pas oublier non plus, mes chers compatriotes, les maladies vénériennes qui punissent si chèrement les moments d’abandon auxquels celzéceux se sont livrés sans penser aux conséquences pour nos soignants. Oui, parfois ça gratte et il ne faut pas se gratter (accélération de la voix), je le répète ou alors, si on ne peut s’en empêcher, avec des mains propres et des gestes barrières.
Et puis (silence, lèvres pincées) je ne peux pas ne pas évoquer le diabète, les maladies endocriniennes, neurologiques et musculaires. Et je n’oublie pas celzéceux qui souffrent de reflux gastriques et œsophagiens pour lesquels le port du masque est un enfer ou bien ceux d’entre nous atteints de gaz récurrents qui rendent le confinement bien plus difficile, et je le sais.
Mais voyez, et je vous en supplie (voix doucereuse), il faut garder espoir. Il n’y a pas que le Covid-19 et la vie continue.
C’est donc sur cette note d’espoir, mes chers compatriotes, que je vous exhorte à réinventer nos maladies, etc. »