Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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En ce temps d’attaques terroristes, d’état d’urgence et de déclarations de guerre, on est bien avisé, ce me semble, de relire Considérations sur la France du comte J. de Maistre. Écrit en 1796 à Lausanne, où, chassé de chez lui par l’entrée des troupes révolutionnaires, ce Savoisien s’est établi, son essai se veut la défense de la monarchie. Il est la réaction directe au pamphlet qu’un certain Benjamin Constant avait publié en mai 1796, et qui soutient le Directoire. Ce fut une époque instable et pleine de tensions, un moment de crise et de guerre civile mille fois plus violente et plus brutale que celle que vit la France aujourd’hui. Néanmoins, en lisant de Maistre, on est tout le temps amener à faire des parallèles. Au fil des pages, on se rend compte que les causes de ce que souffre la France sont bien antérieures aux attentats. En fait, elles remontent à la France révolutionnaire que de Maistre dénonce dans son essai. La révolution a « violé brusquement et durement toutes les propriétés, tous les préjugés et toutes les coutumes ; parce que toute tyrannie plébéienne étant, de sa nature, fougueuse, insultante, impitoyable, celle qui a opéré la révolution française, a dû pousser ce caractère à l’excès, l’univers n’ayant jamais vu de tyrannie plus basse et plus absolue. »
La République ne se réfère-t-elle pas constamment aux fameuses valeurs révolutionnaires tachées de sang, et imposées par la force ? Et ne tient-elle pas ses valeurs pour absolues et irréfutables ?
De Maistre croit à la Providence. Il considère que le pouvoir révolutionnaire est « tout à la fois un châtiment épouvantable pour les Français et le seul moyen de sauver la France. » Loin de la philosophie moderne qui dit que « tout est bien », l’écrivain pense que l’univers est fondé sur la violence mais qu’il ne faut pas perdre courage car « il n’y a point de châtiment qui ne purifie. » Dans son esprit, la politique (le trône) et la religion (l’autel) se fondent ensemble car il faut organiser la société d’après le pouvoir toujours limité de l’homme, c’est-à-dire d’après ce qui est en son pouvoir, et séparé de ce qui n’appartient qu’à Dieu. La nation est donc gouvernée par l’homme dans les domaines qui lui appartiennent et par Dieu dans les domaines spirituels.
Le gouvernement français actuel se dit prêt à combattre le terrorisme par tous les moyens tout en reniant les racines et le passé de la France. Sous prétexte de laïcité et de liberté d’expression, c’est le grand Nihil qu’on favorise, l’apostasie matérialiste et athée. Le grand Nihil consacre le pouvoir illimité de l’homme, un pouvoir que tout roi de l’ancien régime aurait refusé parce que nul ne concevait gouverner sans l’aide de Dieu.
Au lieu de faire la guerre, comme elle le prétend, la République, soutenue par l’UE, continue de faire la révolution, en d’autres termes, de supprimer les frontières, d’abaisser des mœurs, de pervertir le sens de la justice et de détruire les familles chrétiennes. Elle continue d’accréditer l’idée d’un islam tolérant et d’un christianisme coupable, ressassée à l’infini par d’éminents spécialistes diplômés, porte-paroles de la cause musulmane en dépit des faits. Alors que son gouvernement devrait faire non pas la révolution, ni la contre-révolution mais le contraire de la révolution : rétablir l’ordre. C’est-à-dire contrôler les frontières, rétablir l’État de droit dans les banlieues et désarmer l’armée djihadiste de l’État islamique.
Les terroristes musulmans sont des révolutionnaires. Ce ne sont pas des mercenaires, mais des soldats du Coran. Ils s’emploient la violence sans aucun état d’âme pour imposer l’islam contre le monde capitaliste, corrompu et pourri à leurs yeux. Ce ne sont pas des nihilistes, bien au contraire. Ils croient à leur dieu. Ils prient Allah avant de se battre et sont prêts à lui sacrifier leur vie. Comment les combattre si on refuse obstinément l’aide de Dieu ? Si on se complaît dans le plaisir de profaner ? Si on réduit le blasphème à une simple convention ? Je vous le demande.
S’il est vrai, comme le pensait J. de Maistre, que la révolution française comportait un caractère satanique et terroriste, il sera peut-être utile de méditer cette phrase que l’on trouve dans les Considérations : « Ce n’est pas par le chemin du néant que vous arriverez à la création. »