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Comment en finir ?

L’homme aime donner l’apparence d’être le maître du monde. Alors qu’il est obligé de se battre pour l’être chez lui, tant l’esprit gauchiste, ce qu’il est convenu d’appeler le « wokisme », imprègne, et depuis de longues années, la société américaine, dans les strates de l’État profond, dans les campus universitaires, dans un certain nombre d’États démocrates comme la Californie, dans les plus grandes villes comme New York ou même Washington.

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Comment en finir ?

Trump prend mesures sur mesures, toutes évidemment contestées, ce qui donne à son action intérieure une allure brouillonne, quelque peu chaotique, jouant surtout sur les ressorts de l’État fédéral qu’il tient en main avec ses hommes à lui, tous d’ailleurs remarquables quoi qu’on pense, tel Vance, le vice-président, tel Rubio, le secrétaire d’État ; et il essaye de casser les machineries adverses omniprésentes et omnipotentes en les détruisant de l’intérieur quand il peut, et en arrêtant le plus possible les flux financiers et les allocations indues, publiques et privées, qui alimentent aux États-Unis et ensuite dans le monde entier la propagande gaucharde qui se dissimule sous l’aspect humanitaire. Inutile de dire qu’il a visé juste, vu le soulèvement d’indignation et de protestation qui agita tout ce milieu progressiste dans l’univers, criant tout simplement à l’assassinat. Il faut comprendre que ces fonds pour beaucoup abondés par les finances publiques américaines – mais pas que, européennes et françaises également – favorisent la mise en œuvre des projets qui sont concoctés dans les officines mondialistes et écolo-gauchistes. Ces plans s’imposent dans tous les domaines et partout avec parfois de justes motifs, mais toujours déformés par l’idéologie dans un sens prédéterminé, en matière écologique, climatique, énergétique avec les présupposés connus, également en ce qui concerne l’organisation sociale et le sociétal qu’on y joint nécessairement, la régulation des naissances, l’éducation sexuelle avec tout ce que ce terme recouvre qui va du contrôle des naissances par tous les procédés jusqu’à la promotion active des déviances et des perversités de toutes sortes auxquelles les programmes veulent initier les populations entières et les enfants dès leur plus jeune âge, ce qui relève, il faut le dire, de la pédocriminalité, la destruction corrélative des structures familiales, nationales, ethniques, dont le dessein affiche évidemment des buts louables, mais en réalité plus dangereux encore que les abus dénoncés – c’est indéfiniment les mêmes processus –, abus qui existent, certes, et graves, mais qui supposent plutôt des conversions et des améliorations que le déracinement et l’éradication systématique.

Deux camps

La lutte aux États-Unis est acharnée. Le progressisme mondial, d’origine essentiellement européenne et américaine – les autres pays du monde, c’est autre chose et relève d’autres mentalités, même s’ils peuvent être sous influence –, s’est senti pour la première fois vraiment attaqué au cœur et dans ses forces vives. Il faut entendre les cris d’orfraie de toute la sphère médiatique, politique qui vit de cette idéologie facile et qui se donne des allures de générosité, comme de tous les groupes fanatisés et des ONG au service de cette utopie internationaliste aux apparences de bienfaisance, mais qui cache des ambitions politiciennes d’une redoutable férocité. Il n’y a qu’à voir notre Macron et toute sa bande installée dans des postes de commande à tous les niveaux dans le grand fourre-tout mondialiste. Aux États-Unis, ainsi, tout est toujours remis en cause et le conflit rebondit à chaque incident social, politique, financier, sécuritaire, avec intervention des forces fédérales de la garde nationale, ainsi que Trump en a décidé à l’encontre de certaines autorités locales, soit timorées, soit ralliées à l’émeute par démagogie. Tous ces derniers mois, depuis l’accession de Trump à la présidence des États-Unis, ont été remplis des éclats de ces violentes hostilités qui sont loin d’être finies et qui dégagent une atmosphère de quasi-guerre civile, et cela dans le monde occidental en général.

Il faut noter que si l’immigration de masse et les revendications et les radicalisations communautaires et ethniques jouent un rôle important dans la montée des antagonismes, c’est en bas que ça se passe, mais la réalité idéologique de l’affrontement se situe dans les hautes sphères des directions politiques, sociales, économiques, financières. C’est à ce niveau qu’agissent les responsables et que résident les hauts décideurs, tant aux États-Unis qu’en Europe, type Soros père et fils. La liste est connue de ceux qui ont l’argent, le pouvoir et ce projet en commun de construire un monde sans frontières, anational, aculturel, façonné pour un homme prétendument libéré de toute attache et de tout déterminisme, dans une société où la diversité uniformisée sera la norme, en fait parfait citoyen d’un monde orwellien réduit à sa fonction de consommateur. Les milliardaires comme Bill Gates qui partagent cette vision et y consacrent leur fortune sont nombreux et ont des ramifications dans le monde entier, notamment avec les circuits européens, financiers, économiques et politiques, autour du Forum de Davos singulièrement, et que Macron, américanisé à sa manière, représente parfaitement.

Global Citizen Awards

Ce n’est pas pour rien qu’il a reçu récemment, le mercredi 23 septembre dernier, lors de son voyage à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU où il a reconnu l’État de Palestine, le prix de l’Atlantic Council, intitulé Global Citizen Awards. La mission essentielle de l’Atlantic Council est d’après ses statuts, de « façonner ensemble l’avenir du monde, tout en reconnaissant les réalisations de citoyens – sous-entendu du monde – qui œuvrent pour l’amélioration de l’état du monde. » Rien de plus clair. Macron a reçu son prix des mains de Laurence D. Fink, président directeur général de BlackRock, la fameuse multinationale américaine qui gère le plus d’actifs au monde, plus de 12 000 milliards de dollars ; le président français est en lien depuis longtemps, déjà du temps où il était ministre des Finances, avec ce Fink qu’il a fait venir en France plusieurs fois dans les rencontres financières de Paris et de Versailles, à l’Elysée même auprès de lui autour du tapis vert, pour l’intéresser aux affaires françaises. On le sait, Macron passe son temps à chercher des investisseurs étrangers. Non pour soutenir les affaires spécifiquement françaises, mais pour les livrer à l’argent roi. Et Dieu sait si les Anglo-saxons se sont servis dans le sac à bonnes affaires que leur a offert le chef de l’État français, dont la fonction essentielle est pourtant de sauvegarder la souveraineté française. Pour Macron cette souveraineté n’existe pas. Elle est européenne ou même mondiale. Combien de « boîtes », de trésors technologiques avec les brevets qui les accompagnent sont passées ainsi sous pavillon américain, anglais, allemands. Grâce (!) à Macron, toujours très fier de lui. D’ailleurs, BlackRock est comme par hasard intéressé aussi à la dette française comme à un certain nombre d’entreprises du CAC 40… Fink a, bien sûr, félicité pour son prix Macron, son ami, qui a répondu en vantant son propre rôle au Proche-Orient et en Ukraine, et en expliquant sa philosophie politique qui, si elle conçoit le patriotisme, « réprouve totalement quelque forme que ce soit de nationalisme ». Ce nationalisme dont il a dit en 2018 au Forum de Davos qu’il était son ennemi et qu’il avait décidé de l’abattre en France et en Europe, est d’abord et pour ainsi dire exclusivement le nationalisme français. Cette détestation de la France, de son histoire, de son avenir, fait la grande joie des Anglo-Saxons et aussi, entre autres, de l’Algérie, qui peut piétiner la France en toute liberté.

Tel est Macron. En fait, il est tenu, y compris financièrement, cet aventurier de la finance et de la politique, qui s’illustre comme le plus grand bradeur de la France, des entreprises françaises dont la liste est longue – elle se trouve sur Internet sur des sites sérieux – et surtout de l’honneur français. Il n’y a pas à s’étonner si un Javier Milei ou, il y a deux ans, une Meloni ont été pareillement récompensés par les mêmes prix, c’est qu’ils sont en symbiose avec les États-Unis officiellement, même si eux se déclarent pour Trump. Macron, sans trop le préciser, adhère, plutôt qu’à Trump autour duquel pourtant il essaye de tourner, à ce qu’on appelle l’État profond et permanent américain. C’est ce dernier qui, en la personne de Fink, l’a mis en valeur comme élément de sa chaîne d’influence.

Guerre civile plutôt que guerre mondiale

Les enjeux sont tels aux États-Unis comme en Europe que la violence des discours frise la guerre civile. Il n’y a qu’à écouter le discours de Zohran Mamdani du 26 octobre dernier, le candidat à la mairie de New York donné comme gagnant, démocrate, carrément socialiste, musulman affiché, ce qui ne l’empêche pas d’être d’une gauche amorale, mais surtout anti-Trump déclaré et passionné, ce qui fait que toute l’opposition le rejoint. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir ce qui se passe à Londres, en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas.

Mais justement, les tendances se renversent. L’Allemagne va se ressaisir. Même le chancelier Friedrich Merz veut marquer un coup d’arrêt ; les Anglais manifestent leur dégoût de leurs hommes politiques ; les Néerlandais ne tarderont pas à suivre la même voie. L’Europe de l’Est, Hongrie en tête, refuse les oukases de l’Europe technocratique, immigrationniste, corruptrice. Aujourd’hui, Trump est plus décidé que jamais de purger les États-Unis et par conséquent, dans son esprit, le monde de ce qu’il considère comme une engeance malfaisante et criminelle. Et peu lui importe les coalitions qui lui font face, qui regroupent étrangement des forces financières, des magnats de la presse et des affaires, mais aussi bien des fanatiques de tous les bords qui prospèrent dans le désordre politique et moral.

L’important pour lui est de montrer partout sa souveraine assurance. Ce qui explique sa politique extérieure qui lui sert d’instrument pour imposer ses vues, y compris sur le plan intérieur. Il se déploie sur tous les fronts. Il a cherché, y compris en rencontrant en Alaska Poutine, à résoudre la question ukrainienne, tout en assurant aux États-Unis une rente sur les terres rares et l’économie de l’Ukraine. Il a obtenu la restitution des otages israéliens par le Hamas, et, certes, ce n’est pas encore la paix, mais il implique les États-Unis de plus en plus comme médiateurs au Proche et Moyen-Orient. Il se flatte d’avoir stoppé en quelques mois sept conflits, en particulier entre l’Inde et le Pakistan, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, entre Israël et l’Iran. Ces vanteries sont, bien sûr, exagérées, mais ce n’est pas tant le prix Nobel de la paix qu’il recherche, qu’un « leadership », comme disent les Anglo-saxons, une sorte de supériorité morale qui se fonde sur une supériorité politique, psychologique, économique et financière. D’où le coup répété des droits de douane, c’est-à-dire « je suis le plus fort et tu dois céder ». Il envoie une flotte au large du Venezuela pour rappeler qu’il est le maître sur toute l’Amérique selon la vieille doctrine Monroe ; il veut imposer sa loi en Colombie et en Amérique centrale. L’Argentine de Milei lui convient évidemment. Ses visées sur le Canada et le Groenland ne sont que propos de maître-chanteur pour signifier que tout l’Arctique est sous sa surveillance attentive pour des raisons stratégiques, financières et économiques.

Il vient de faire le tour de l’Asie. À Kuala Lumpur, il a fait le patron auprès de tous les chefs d’État et de gouvernement de la région, fixant les droits de douane et les pactes commerciaux, avec la Corée du Sud en particulier, appelant partout à la réconciliation, bien sûr, entre le Cambodge et la Thaïlande, mais d’abord avec les États-Unis et avec lui singulièrement, le meilleur des présidents des États-Unis. Même chose au Japon où la Première ministre Sanae Takaichi s’est adressée à lui comme à un dieu, pour « un nouvel âge d’or », et Trump en dansant littéralement l’a présentée aux 6000 marins américains rassemblés sur le porte-avions USS George Washington. Et il a rencontré à Busan, en Corée du Sud, Xi Jinping. Ce furent des retrouvailles. Terres rares s’échangeront contre soja, et le reste suivra, en prévision de nouveaux accords. Qui pourra dire encore que les États-Unis ne songent qu’à mener stratégiquement une guerre sinon déclarée, mais d’influence contre la Chine ? Même économiquement, les deux géants vont finir par s’entendre. Ils y ont l’un et l’autre intérêt. Et la Corée du Nord devra s’incliner.

Trump va triompher. Il va donner toute l’ampleur qu’il faut à sa lutte intérieure avant les élections de mi-mandat. Il a son plan. Il sait ce qu’il fait. Pas question pour ça d’être trumpiste ou américain.

Mais quelle désolation de voir l’état de la France. Elle n’est plus rien internationalement. Macron court les capitales pour y faire des discours aussi fastidieux qu’inutiles. Comment prendre au sérieux un pays qui ne tient plus financièrement, politiquement, économiquement, socialement, sécuritairement, un pays à vau-l’eau, où tout fout le camp, sans budget et peut-être à nouveau sans ministère. Le petit péteux de l’Élysée est la risée publique du monde et de Trump tout particulièrement. Il croit diriger lui aussi le monde avec ses ambassadeurs personnels à titres spéciaux – ils sont au moins une vingtaine avec des titres aussi sottement boursouflés que leurs missions sont idiotes, du type Séjourné pour l’Europe ou du type Berthon, ambassadeur LGBTQ+, tous du même esprit, si l’on peut dire, en compagnonnage étroit avec Macron, le Berthon étant jeté d’Afrique et écœurant Polonais et Hongrois. C’est ça, la Macronie. À la vérité, rien que ça ! Comment en finir ?

Illustration : Ils vont finir par s’entendre.

 

 


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