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« Notre premier théâtre d’opération, c’est la rue, au plus près de notre peuple. »

Entretien avec Clément Martin, directeur de la communication de Génération identitaire, à l’occasion du curieux jugement rendu sur l’affaire du col de L’Échelle. Ou quand la justice assume tranquillement d’être partiale et politique.

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« Notre premier théâtre d’opération, c’est la rue, au plus près de notre peuple. »
Politique Magazine. Génération identitaire a été condamné sur un motif grotesque, votre prétendue volonté d’usurper la qualité de gendarme par votre habillement, au risque d’induire en erreur les (nombreux) passants du col. N’est-ce pas déjà une victoire que la haine n’ait pas pu être retenue ?

Clément Martin. Nous avons désormais l’habitude que le ministère public redouble d’imagination pour déceler une infraction à nous reprocher lorsque nous menons des actions spectaculaires et médiatiques (usurpation de fonctions, entrave à la liberté du travail, etc.). En l’occurrence, nous n’avons pas été inquiétés pour « incitation à la haine » comme c’est le cas pour l’occupation de la mosquée de Poitiers. Je ne sais pas s’il faut s’en satisfaire, car cette réglementation liberticide ne vise qu’à museler tout discours hostile à l’immigration et ses conséquences et devrait être tout simplement abrogée. Si nous n’avons bien sûr commis aucune violence physique ou verbale contre les migrants rencontrés, nous ne cherchons pas non plus une forme de respectabilité politico-judiciaire au regard de ces lois iniques et illégitimes.

Le Conseil constitutionnel a érigé en principe un devoir de fraternité qui permet déjà à ceux qui favorisent l’immigration illégale d’échapper aux poursuites. Anticipez-vous un tel deux poids – deux mesures, somme toute logique une fois posé ce principe, dans les possibles suites légales de votre opération ?

Nous assistons à une dérive inquiétante vers un gouvernement des juges. Et bien souvent, les décisions judiciaires ne sont que des injonctions morales ou idéologiques sous un habillage juridique. Il est clair que la religion de la non-discrimination, d’essence à la fois libérale et égalitariste, favorise aujourd’hui l’extension illimitée des droits des migrants au détriment du bien commun, de l’identité et de la sécurité des nations européennes. Dans cette perspective, il faut s’attendre à ce que nous ne bénéficions pas de la même bienveillance que celle accordée aux « humanitaires » sans-frontiéristes.

Des militants qui avaient volé des portraits de Macron viennent d’être relaxés, en première instance, au motif d’un état de nécessité, sans doute déclenché par l’urgence climatique…

Il ne faut pas exagérer la portée de cette décision d’un magistrat lyonnais qui a de fortes chances d’être infirmée en appel. Pour autant, le parallèle avec la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Gap contre les dirigeants identitaires est frappant. Dans les deux cas, l’opinion politique personnelle des juges s’est substituée à la rigueur juridique, tantôt pour relaxer les gentils défenseurs de la planète, tantôt pour sanctionner les méchants militants patriotes. Nous serions pourtant beaucoup plus légitimes à nous prévaloir d’un état de nécessité et d’une « urgence absolue » compte tenu de la substitution en cours de notre peuple par des immigrés extra-européens, phénomène inédit dans notre Histoire. Et faire citer Eric Zemmour ou Michèle Tribalat comme témoins devant les juridictions, à l’instar de Cécile Duflot venue appuyer l’action des « décrocheurs » de portrait. Malheureusement, je doute qu’une telle démarche soit bien accueillie et débouche sur un résultat favorable…

Que penser de la prise de conscience de Macron, dénonçant son parti bourgeois face au problème de l’immigration – simultanément à la volonté de N. Belloubet d’accélérer les procédures de droit d’asile ?

Il s’agit sans doute d’une nouvelle illustration du fameux « en même temps » macroniste ! Plus sérieusement, je n’y vois qu’un effet d’annonce tactique avec des arrières pensés électorales et politiciennes. Au-delà des déclarations, les faits demeurent. Avec Emmanuel Macron, nous atteignons des chiffres records en matière d’immigration (plus de 280 000 entrées légales et 120 000 demandes d’asile en 2018). Et au lendemain de ses rodomontades, le Président s’est empressé de défendre un mécanisme de répartition automatique et obligatoire des migrants dans les différents pays de l’Union Européenne. On a vu mieux en termes de cohérence politique… Il ne faut donc se faire aucune illusion sur la volonté et la capacité réelles d’Emmanuel Macron à mettre un frein à la déferlante migratoire.

Le combat de Génération identitaire se résume-t-il à ces coups médiatiques spectaculaires ?

Les médias sont un moyen de nous faire connaître du plus grand nombre. Mais notre premier théâtre d’opération, c’est la rue, au plus près de notre peuple. Nous avons toujours mis l’accent sur la nécessité d’occuper physiquement l’espace, à visage découvert, autant par nos activités militantes que par l’implantation de maisons de l’identité (à Paris, Nice, Lyon, Rouen, etc.) La rue est notre permanence, elle doit être reprise à la fois aux racailles et à l’extrême-gauche.

Envisagez-vous vous aussi de judiciariser le débat intellectuel en attaquant des idées et leurs porte-paroles devant les tribunaux ?

Génération Identitaire souffre assez de cette chasse aux sorcières pour ne pas y participer à son tour. En revanche, nous ne délaissons pas le terrain judiciaire s’il peut nous permettre de nous défendre. Nous avons ainsi attaqué Facebook pour la fermeture de nos pages et contestons systématiquement les décisions entravant notre liberté. Nous avons fait annuler les arrêtés préfectoraux interdisant l’hommage lyonnais à la Vierge Marie et notre manifestation anti-islamistes de 2017, l’État étant à chaque fois condamné à nous verser 1500 €. Nous essayons également d’enrayer la compromission de certaines collectivités en attaquant les scandaleuses subventions allouées aux associations immigrationnistes (Licra, Sos Méditerranée, etc.) ou islamistes.

Propos recueillis par courriel par Philippe Mesnard

 

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