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Tout changer… et rien changer ? [PM]

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C’est la dernière lubie de la classe politique : changer la dénomination des partis. Exit l’UMP, le PS ou encore le FN. Mais pour quoi faire et dans quel objectif ? Et avec quelles conséquences ? Cette volonté de changer l’emballage n’est pas une nouveauté dans l’histoire politique française. Mais il s’agit aussi aujourd’hui d’une question de survie.

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Les Français s’en soucient comme d’une guigne. Pourtant, les principaux partis politiques envisagent très sérieusement de changer de dénomination dans les mois qui viennent. Officiellement, il s’agit de « moderniser » des noms devenus désuets. Mais c’est aussi le moyen d’évacuer à peu de frais un passé, sinon trouble, au moins chaotique… en engrangeant des cotisations en espèces sonnantes et trébuchantes. De fait, après des années de gouvernement, d’opposition et de vaines promesses, les partis politiques ne sont plus en mesure de rassembler autour de leur nom suffisamment d’adhérents pour vivre, à l’exception notable du Front national (FN). Certes, les financements publics ainsi que les cotisations des élus permettent d’assurer une partie de leur fonctionnement. Il n’empêche : le nombre d’adhérents reste un baromètre essentiel de la santé financière d’un parti.

Au Parti socialiste (PS), qui a perdu 25 000 cotisants en deux ans, l’hémorragie se poursuit. Combien seront-ils fin 2014 ? 120 000 ? 100 000 ? Loin, en tout cas, des 230 000 de 2012 ! Le constat est le même pour l’Union pour un Mouvement populaire (UMP) qui n’en finit pas de solder ses comptes de l’ère Copé. Au 30 juin 2014, selon le parti « néo-gaulliste », 170 000 adhérents étaient à jour de cotisation. « 143 000 » en fait, a précisé Alain Juppé, désolé d’avoir vu les effectifs fondre de 210 000 personnes depuis 2007. Seule exception à la règle, le FN a, lui, plus que doublé le nombre de ses partisans depuis 2012 : 40 000 en janvier 2012, ils seraient 83 000 en octobre 2014. Un niveau jamais atteint au cours de son histoire et qui en fait le troisième parti de France en nombre d’adhérents.
Si les Français ne se retrouvent plus dans les incessantes querelles intestines et le mode de fonctionnement des partis politiques, c’est aussi, parfois, le cas des élus eux-mêmes qui sont nombreux à réclamer un renouveau.

Il n’est pas rare d’entendre certains d’entre eux se plaindre de se faire vilipender ou houspiller par le vulgum pecus qui, c’est bien normal, demande des comptes à ses gouvernants et, en l’occurrence, à ses élus de terrain, qu’ils soient maires ou députés…
L’idée peut donc paraître séduisante : changer de nom, c’est faire table rase du passé. On appuie sur le bouton « reset » et on recommence. Une façon de solder les erreurs passées, à l’image du RPR qui, au début des années 2000, a voulu effacer, avant même qu’elles n’éclatent, les affaires de la mairie de Paris (fausses factures, emplois fictifs, marchés publics, etc.).

Valse de noms
On l’oublie souvent, mais cette valse des noms est en effet une tradition du système politique français. Le parti gaulliste n’a-t-il pas changé plusieurs fois sa dénomination au cours de son histoire ? Le Rassemblement pour la France (RPF), de 1947 à 1955, l’Union pour la nouvelle République (UNR), de 1958 à 1967, l’Union des démocrates pour la Ve République (UDR), de 1967 à 1976, puis le RPR (1976-2002) et enfin l’UMP. L’UDF n’est pas en reste : la grande formation voulue par le président Valéry Giscard d’Estaing, fondée en février 1978, a été créée pour agréger le club Perspectives et Réalités, le Parti républicain, le Centre des Démocrates sociaux, le Parti radical valoisien, le Mouvement démocrate socialiste de France, avant de rejoindre le giron de l’UMP en 2002 et d’exploser au lendemain de la présidentielle de 2007 entre le MoDem (Mouvement démocrate de François Bayrou) et le Nouveau Centre d’Hervé Morin… à gauche, la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), créée en 1905, n’est devenue le Parti socialiste qu’au lendemain du congrès d’Alfortville en 1969. Il y a 45 ans. Et la Section française de l’Internationale communiste (SFIC), née après le congrès de Tours en 1920, est devenue le Parti communiste en 1921. Celui-ci n’a pas changé de nom depuis 1943, date à laquelle lui a été accolé le terme « français » pour lui donner une coloration résistante.

Tourner la page du « Père » ?
Mais, au terme d’un processus qui voit la classe politique discréditée comme jamais, un changement de nom est-il suffisant pour faire revenir des adhérents au sein des partis ? Rien n’est moins sûr, car il faudrait que ce changement de dénomination s’accompagne de programmes repensés et d’équipes renouvelées ; que les Français aient le sentiment que c’en est fini des équivoques, des mystifications et autres fumisteries ; qu’une nouvelle génération prenne la relève d’une classe politique vivant sur les vieilles recettes d’antan et les grosses ficelles communicantes éculées dans lesquelles les plus fragiles se prennent encore les pieds. Sarkozy, Hollande, Juppé, Raffarin, Cambadélis, Mamère, Taubira et consorts font de la politique depuis bientôt trente ans. Certes, l’expérience peut être utile. Mais sont-ils encore crédibles ?

Si le FN est le seul à tirer son épingle du jeu, c’est parce qu’il n’a pas encore gouverné. Mais pourquoi cherche-t-il à changer de nom alors que son bilan est actuellement globalement « positif » : bonne exposition médiatique, entrée au Sénat, gestion de grandes villes ? Pour poursuivre son œuvre de dédiabolisation ? Pour tourner la page du « père » et être plus rassembleur ? Marine Le Pen, que nous avons interrogé à ce sujet (lire page 23), nous en dit plus.
Consumérisme politique

Bref, cette volonté de changement s’apparente avant tout à une campagne de communication. Le problème c’est que les partis, pour la plupart en délicatesse financière, devront la payer. Car changer le nom, c’est adopter un nouveau logo, une nouvelle charte graphique, c’est renouveler sites Internet et moyens de communication, c’est refaire toutes les cartes de visite… Les moyens à mettre en œuvre sont considérables : des dizaines voire des centaines de milliers d’euros. Avec de nouveaux scandales à la clef ?

De fait, cette classe politique à bout de souffle ne sait plus quoi inventer pour combler le fossé qui la sépare des citoyens. Reste la communication ! Car on consomme aujourd’hui des partis comme on consomme des lessives, des pâtes ou des vêtements. On vend un sigle, et donc une politique, comme on vend des marques. Les Français seront-ils encore une fois plus sensibles à la performance des communicants (le contenant) qu’au programme proposé (le contenu) ?

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