Editoriaux
Organisations Négligemment Gavées
À Gaza, le Hamas détourne l’argent des subventions, d’où qu’elles viennent, pour construire un réseau souterrain et de petites manufactures d’armes.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Il y a dix jours, Nicolas Sarkozy faisait le buzz dans les médias après avoir comparé l’afflux de migrants africains à « une grosse fuite d’eau ». Il y a trois semaines, autre sortie mûrement réfléchie, autre succès : l’ancien ministre de l’Intérieur et ancien président de la République mettait soudainement en cause le droit du sol. Sur la forme, l’homme durcit son discours. Un évènement qui ressemble parfaitement à la campagne présidentielle de 2007.
2007 : l’avant et l’après
En 2006 et 2007, Nicolas Sarkozy, empruntant la plume souverainiste de son conseiller Henri Guaino, multipliait les interventions identitaires : discours sur « la France éternelle » au Mont-Saint-Michel, meeting enflammé sur l’épopée nationale de Jeanne d’Arc à Rouen, paroles de fermeture sur l’immigration.
Pourtant, dès 2008, l’homme faisait passer par un vote du Congrès le traité de Lisbonne, véritable constitution bis qui avait été rejetée par référendum trois ans plus tôt. Puis il réintégrait la France dans l’Otan d’obédience américaine.
Niveau immigration, le bilan n’a pas correspondu aux discours d’avant-campagne, avec des entrées légales sur le territoire s’étageant entre 190 000 et 220 000 par an durant sa mandature, selon les études de démographes de l’Ined.
Mêmes réseaux
Discours durs, actions inverses ? En juin 2015, pendant que l’ancien président parlait des « fuites d’eau » en Europe, il confirmait la très progressiste Nathalie Kosciusko-Morizet à son poste de vice-présidente de l’UMP, et il donnait à l’UDI du pro-immigration et pro-Bruxelles Yves Jégo la tête de liste de trois régions pour les futures élections de décembre.
Le parallèle entre la campagne de 2007 et celle d’aujourd’hui se révèle également dans l’entretien des mêmes réseaux communautaires ou d’affaires : fin mai, Nicolas Sarkozy était de nouveau l’invité d’honneur des Amis du Conseil représentative des institutions juives de France, et, début juin, il a tenu à participer à la conférence annuelle d’Herzliya, surnommé le « mini Davos israélien ».
Sarkozy, bis repetita ? « L’histoire ne se répète pas, elle bégaye », prévenait un théoricien du 19ème siècle. A suivre.