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Primaires à droite : sept pour une place !

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Les toutes premières élections primaires de la droite et du centre se dérouleront les dimanches 20 et 27 novembre prochain. Six ans après celles du Parti socialiste qui avait inauguré cette formule à l’américaine, la droite de gouvernement va désigner son poulain. Mais qui va sortir du chapeau électoral ?

ls sont sept candidats à avoir validé leur ticket de participation à la primaire de la droite et du centre. L’ancien chef de l’état, Nicolas Sarkozy ; les anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon ; les anciens ministres Bruno Le Maire, Jean-François Copé, et Nathalie Kosciusko-Morizet. Ces six-là se sont soumis aux règles du parti pour obtenir les parrainages nécessaires : ceux de 250 élus, dont au moins 20 parlementaires, répartis sur un minimum de 30 départements, et ceux d’au moins 2 500 adhérents. Le septième candidat, Jean-Frédéric Poisson, député de la 10e circonscription des Yvelines, en a été dispensé en raison de son statut de président du Parti chrétien-démocrate (PCD), parti historiquement affilié à l’ex-UMP. Quant à Hervé Mariton, sa candidature a été invalidée par la Haute Autorité de la primaire… Les parrainages d’adhérents lui ont fait défaut. Du coup, il a rejoint Alain Juppé qu’il soutient dans l’espoir d’apporter sa pierre.

Sarkozy sur les terres du FN
Avant même les résultats qui seront proclamés au plus tard le mardi 7 décembre à 18 heures par la Haute Autorité, deux hommes tiennent la corde : Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Le premier a officialisé, sans surprise, sa candidature le 22 août dernier et a aussitôt démissionné de son poste de président des Républicains pour le confier à Laurent Wauquiez. Reprenant ses thèmes de la campagne de 2012 axés sur la sécurité, la lutte contre l’immigration clandestine et la lutte contre le terrorisme, l’ancien chef de l’Etat est le seul à « chasser » sur les terres du Front national dans la mesure où il sillonne les villes où le score du FN a été plus fort que la moyenne française. Mais ses différentes mises en examen pourraient hypothéquer une partie de ses chances auprès d’un électorat qui ne veut plus de lui, y compris à droite.

Le second, Alain Juppé, construit méthodiquement son parcours de favori depuis quelques mois, multipliant les meetings de campagne, les livres où il parle économie et institutions, les entretiens dans la presse… Les instituts de sondage lui donnent un certain avantage et son positionnement au centre droit lui vaut, potentiellement, le ralliement d’un plus grand nombre d’électeurs qu’un Nicolas Sarkozy jugé trop clivant. L’ancien chef du gouvernement a reçu le soutien un rien alambiqué de François Bayrou. Le président du MoDem invite ses troupes à voter pour Juppé, même si, « à titre personnel », le maire de Pau ne se déplacera pas pour aller voter…

La surprise viendra-t-elle d’un troisième homme ? Notamment de Bruno Le Maire qui a déjà défié Nicolas Sarkozy lors de l’élection à la présidence des Républicains, en 2014, et s’en était sorti avec les honneurs (30 % des voix) ? Ou de François Fillon qui, au micro d’Europe 1 le 18 septembre, a déclaré qu’il « sera au second tour » ? Reste que l’ancien Premier ministre (2007-2012) pointe, comme Bruno Le Maire, loin derrière Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, ce dernier conservant son avance à ce jour.

Quinze minutes pour convaincre
Avant que les trois ou quatre millions d’électeurs ne viennent déposer leur bulletin dans l’un des 10 337 bureaux de vote, ces sept candidats se départageront lors de trois débats télévisés qui sont prévus le 13 octobre sur TF1, le 3 novembre sur BFM et I-Télé, le 17 novembre sur France télévisions. Là encore, chacun des prétendants a posé ses conditions sur les modalités du débat. Ainsi il n’y aura pas de vidéo au sein des voitures qui amènent les candidats au pied du studio. En revanche, ces derniers pourront être filmés entre la sortie de la voiture et leur arrivée sur le plateau.

Il n’y aura pas non plus de fiches de présentation, ni de questions d’internautes. Les pupitres seront opaques, etc. Un tirage au sort qui s’est déroulé dans les locaux de TF1 a désigné Jean-François Copé pour ouvrir le débat et Alain Juppé pour le clore. Nicolas Sarkozy a obtenu, lui, le pupitre du milieu. à son extrême gauche, il aura François Fillon et à son extrême droite, Bruno Le Maire. Chaque candidat aura quinze minutes pour s’exprimer mais ne pourra pas s’exprimer plus d’une minute d’affilée ! Difficile de faire plus brouillon.

Juppé : « J’ai des chances de gagner »
La clé de l’élection va résider dans le nombre de votants qui va bien au-delà de la seule base militante des Républicains qui soutient massivement Sarkozy. Alain Juppé ne se trompe pas quand il déclare, à Strasbourg, le 13 septembre : « Plus il y aura de votants, plus j’ai de chances de gagner ». Candidat favori des sondages, le maire de Bordeaux sait qu’il attire notamment les suffrages de nombreux électeurs centristes, y compris ceux du centre gauche déçus par Hollande, et qu’il peut se poser en rassembleur. Une forte participation aurait en outre un autre avantage : elle « donne une légitimité plus importante », comme l’explique Gilles Boyer, son directeur de campagne.

La Haute Autorité pour la Primaire, présidée par Anne Levade, mettra tout en œuvre pour éviter une nouvelle tragicomédie comme celle qui avait opposé Jean-François Copé et François Fillon, en novembre 2012, pour la présidence de l’UMP. Car le vainqueur devra ensuite rassembler son camp. Et, même si la désignation du candidat LR se déroule sans accrocs majeurs, ce n’est pas gagné.g

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