Jamais la morale n’a été plus à l’ordre du jour de l’Etat républicain qui la met en loi. Comme jadis les pharisiens. Même le mariage gay devient moral ! Ils vont encore plus loin : ils instituent par la loi la République exemplaire.
L’ Assemblée nationale a définitivement adopté la loi sur le mariage pour tous. Le Code civil qui définit l’institution du mariage sera modifié en conséquence ainsi que le droit de la filiation.
Pour dire les choses comme il convient de les dire, tout le monde sait ce qu’est l’union d’un homme et d’une femme. Dans toute l’histoire de l’humanité, le mariage a été conçu pour fonder dans l’ordre psychologique, social, juridique, politique, religieux et même mystique, en dépit de toutes les perversités humaines, une institution stable sur cette évidente réalité physiologique. Nul ne s’était avisé jusqu’à ces dernières décennies, sauf, par parodie à la manière d’un Néron, d’appeler mariage une prétendue union qui ne peut pas exister physiquement de manière naturelle et par voie normale et adaptée. Qu’est-ce donc, s’il vous plaît, que la consommation du mariage, en pareil cas, cet acte essentiel à sa validité selon les normes utriusque juris ? Personne n’a osé aborder cette question. Il suffit de la poser pour que le prétendu nouveau droit apparaisse pour ce qu’il est : l’injuria des vieux latins ! Une violation de l’ordre juridique, une atteinte à la notion même du droit. Injure, au sens étymologique du terme, à l’égard de toutes les familles par assimilation jusque dans le cérémonial de ce que Cicéron appelait les blanditiae praesentium voluptatum au sérieux d’un engagement conjugal, injure à l’égard des enfants, de tous les enfants, qui voient leur filiation bafouée de manière systématique, le droit de l’ensemble étant dénaturé pour la satisfaction égoïste d’individus qui iront au marché se fournir en enfants ou en « matière première » à enfants sur le forum des ventres, sur le forum des gamètes – et quoi encore ? -, ce qui n’a plus rien à voir avec l’adoption, telle que l’antique droit civilisé l’avait conçue. Ce sera, d’ailleurs, si compliqué à réaliser que la totalité du droit civil et social en sera subvertie.
Il est tout de même terrible d’être obligé de rappeler ces vérités élémentaires. Et ce n’est pas parce que des pays, même de tradition catholique, ont adopté pareille ineptie que le non-sens, le non-droit peut acquérir un droit de cité. – Cela ne cause pas de préjudice aux autres, clame la Taubira – Si, Madame, c’est une injure, un dommage fait à la France, qui cause un préjudice permanent à ses familles et à ses enfants. – Mais c’est maintenant la loi. La loi s’impose ! – Non, Madame ! Pas à l’encontre de la Dikè, vous répond Antigone, et, avec Antigone, tous ceux qui a travers les âges se sont opposés au totalitarisme qui eut et a toujours soin de prendre une allure légale et de revendiquer l’approbation des peuples sous une forme ou sous une autre. Cependant, chacun sait dans le fond de sa conscience qu’il ne s’agit là que d’un abus de pouvoir. Répétons ici, comme l’ont précisé les derniers papes, qu’une erreur ne devient pas une vérité, ni un mal un bien au prétexte d’une majorité qui n’est jamais qu’une rencontre de circonstance. Il est des questions qui ne sauraient relever de l’opinion : le meurtre, l’euthanasie programmée, l’eugénisme, la corruption organisée, la perversion des mœurs, le vol des honnêtes gens, le viol toléré ou encouragé, la marchandisation des corps et des personnes, les abus inexcusables sur l’enfance, la dépravation éducative. Or, c’est ce qui se prépare, c’est ce qui se réalise. Légalement ! Il est à craindre que le Conseil constitutionnel n’ait pas le courage de s’opposer à tant de déviances qui sont présentées comme des conquêtes et qui sont en réalité d’effroyables régressions.
La France s’est réveillé
Du moins, la France s’est réveillée, et une jeune France qui comprend parfaitement quel sordide pacte lie tous les acteurs et profiteurs du système. Il suffit d’en comprendre la mécanique politique pour n’en être plus dupe et savoir un jour s’en débarrasser. Ce labeur doit être mené jusqu’au bout. Car les gens du système sont habiles. Ils fabriquent le droit à leur exclusive intention. Ils s’amnistient eux-mêmes ou tentent d’amnistier les leurs. Ils vont jusqu’à réinventer la morale, tel monsieur Peillon, grand Maître de l’éducation nationale. à l’usage des écoles et du peuple, bien sûr ! Comme le préconisait leur cher Voltaire. La morale pour les petits : c’est plus commode pour les gouvernants. Mais au nom de quoi ? En quoi Peillon serait-il habilité à dire le bien et le mal ? De quelle montagne descend-t-il et pour porter quels commandements ? Serait-il la Morale personnifiée ? Il vient à l’esprit et sous la plume des phrases à la Dostoïevsky. Ce Peillon n’a donc jamais triché, jamais menti, jamais commis aucun acte coupable, eu aucun tort envers autrui. Il est moral du matin au soir et encore dans son lit la nuit ! Tout moral. Aussi laïc que moral. Incorruptible. Il faut au moins ça pour se permettre de faire la leçon aux autres. Robespierre, alors ? On sait où ça mène. Mais si un républicain de son espèce n’est pas Robespierre, le risque qui lui pend au nez, est de se retrouver en Danton, le politicien que l’argent corrompt. Telle est la dialectique du régime. Corrompu ? Incorruptible ? Terrible question…..
Alors les dirigeants du régime par la plus impudente des astuces prétendent sortir de cette dialectique en concoctant une loi de moralisation de la vie politique. Mais s’il faut moraliser leur vie politique, c’est donc qu’elle est immorale. L’est-elle par nature ? Cela fait des décennies que, de scandales à répétition en scandales à répétition, ils légifèrent sur la question. La turpitude de leur système s’effacerait par lois et décrets. Le vieux père Kant n’avait pas imaginé une telle solution !
Jérôme Cahuzac est passé aux aveux. Le ministre intègre s’est confessé véreux. La République ne pouvant qu’être pure, le Parti socialiste et le Grand Orient par communiqué d’excommunication majeure, se sont purifiés en l’excluant : « à l’unanimité », a-t-il été précisé pour la drôlerie de la chose ! « Ce pelé, ce galeux d’où venait tout leur mal » ! Le bouc émissaire évacue la faute que la loi sera censée dorénavant prohiber. C’est se moquer des Français.
Quelques faits parmi tant d’autres : Pierre Bergé vend le magazine « gay » Têtu à Jean-Jacques Augier pour 1 euro. Ce même Jean-Jacques Augier est un vieil ami de François Hollande, camarade de la même fameuse promotion Voltaire ; il s’est proposé comme trésorier de la campagne présidentielle de son condisciple. Homme d’affaires éclectique, dit-on, qui s’affiche pour ce qu’il est et dont Hollande ne peut rien ignorer ; ses différentes entreprises, en particulier les éditoriales, en portent les marques évidentes. Il a cherché des débouchés en Chine et pas seulement dans la boucherie, ce qui l’a amené à posséder des capitaux dans deux sociétés offshore situées dans les îles Caïmans.
Ainsi Bergé, Augier, d’autres bien sûr, des organes de presse, des affaires, toutes sortes d’affaires, un trésorier de campagne… Ah, pourquoi ce si soudain silence ?… Et faut-il donc une loi pour déclarer la République exemplaire ?