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Ludovine de la Rochère : Nous sommes entrés en résistance !

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Ludovine de la Rochère : Nous sommes entrés en résistance !

Ancienne responsable des relations médias et des campagnes de communication de la Conférence des évêques de France, Ludovine de la Rochère est aujourd’hui présidente de la Manif pour tous. Tentatives de récupération politique, rapports avec les pouvoirs publics, actions en justice, elle revient pour Politique magazine sur huit mois de mobilisation et détaille les actions qui vont être menées par son association dans les mois qui viennent.

Comment est née la Manif pour tous ?

Plusieurs associations défendant la famille et l’enfant se sont rencontrées l’année dernière lorsque François Hollande a annoncé son programme où figuraient les projets de loi contre la Famille. Nous avons alors écrit à tous les candidats aux législatives pour les alerter. à la rentrée, une rencontre a été organisée, réunissant associations et spécialistes de l’enfance. Frigide Barjot, qui avait fondé le collectif pour l’humanité durable, Albéric Dumont, organisateur de la marche pour la vie, et moi souhaitions organiser le plus rapidement possible une manifestation qui ne soit ni politique, ni confessionnelle afin de l’ouvrir au plus grand nombre. Le nom Manif pour tous s’est donc imposé naturellement. La manifestation du 17 novembre à Paris n’a été qu’une première étape. Par la suite, d’autres événements ont eu lieu dans toute la France, notamment à Lyon, une ville qui s’est très vite mobilisée.

Aujourd’hui que la loi est passée, l’essoufflement se fait-il sentir ?

Absolument pas, au contraire : le réseau Manif pour tous s’ancre de plus en plus partout en France. L’adoption du texte a, certes, provoqué une déception indiscutable. Mais la manière d’agir du gouvernement n’a fait que renforcer les sentiments des sympathisants et des bénévoles. Pas un volontaire n’a démissionné ! Les militants savent bien que le combat ne s’arrête pas au mariage pour tous. La légalisation de la PMA et de la GPA pour tous n’est pas loin. François Hollande explique attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique. La Manif pour tous ne l’attend pas et s’y oppose dès à présent !

Des représentants de votre mouvement ont été reçus par Manuel Valls, des échanges avec les pouvoir publics ont eu lieu à plusieurs reprises… Quel a été l’accueil ?

Nous avons dit à Manuel Valls l’exaspération qu’il suscitait chez les manifestants et que les provocations du pouvoir étaient de plus en plus mal vécues par les opposants à la loi Taubira. Chaque fois, nous avons été traités avec un mépris et une arrogance rares, Manuel Valls et le préfet de police faisant comme si de rien n’était. Nous n’allons pas en rester là.

Le mariage homosexuel n’est-il qu’une première étape pour le gouvernement ?

Les institutions européennes réfléchissent actuellement à une législation commune sur la GPA. Le combat se situe donc aujourd’hui au niveau européen dans un contexte de propagation de l’idéologie du gender – prônant, entre autre chose, l’indifférenciation des sexes – qui constitue le socle de la loi Taubira.

De quelle manière allez-vous combattre sur ces sujets ?

Comme pour le mariage gay, le premier combat aura lieu dans la rue, par l’organisation d’événements publics. Nous allons aussi proposer au formidable réseau qui s’est constitué grâce à la Manif pour tous de se former sur la question de l’identité sexuelle. Plus que de la communication, c’est aujourd’hui de la pédagogie qui est nécessaire. Nous organisons donc une Université d’été mi-septembre dans la région parisienne.

Etes-vous toujours en partenariat avec les associations fondatrices ? Où en sont vos rapports ?

Nous travaillons de manière complémentaire. Chacune des 40 associations faisant partie de la Manif pour tous à sa propre spécificité. En ce qui concerne le Printemps français, nous leur demandons simplement de ne pas tirer la couverture à eux lors des événements de la Manif pour tous. Mais, dans l’ensemble, les relations avec ce mouvement sont sereines et constructives, bien que nous menions des actions différentes et dans un autre style.

Comment gérez-vous les tentatives de récupérations politiques ?

Conformément au souhait de tous nos sympathisants et bénévoles, le mouvement restera indépendant de tout parti ! Les militants de la Manif pour tous ont bien saisi l’enjeu de la prise de parole dans l’espace public, qui n’est plus l’apanage exclusif des politiques… Toutes nos décisions sont arrêtées au sein du comité de pilotage et après consultation des cadres du mouvement. Ni dans l’organisation, ni dans la stratégie, ni dans les financements, la Manif pour tous n’a de liens avec d’autres instances, politiques ou confessionnelles.

Des élus ont pourtant participé aux manifestations…

La participation d’élus au mouvement a été bénéfique. Les maires sont les premiers concernés par cette loi. Il était donc naturel qu’ils soient au premier rang des manifestations. Aucun d’entre eux, en revanche, ne fait partie de l’organisation. Dès que des tentatives de récupérations politiques sont apparues – et il y en a eu ! – nous avons clarifié cette position. Quant aux maires qui refusent de célébrer des mariages gays, ils ont tout notre soutien. Nous sommes entrés en résistance, avec eux. Pour aller plus loin, cliquez pour commander le numéro d’été spécial Manif pour tous, 5€ seulement au lieu de 7€ ! Plus de trente pages de dossier !

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