Après avoir longtemps « barytoné » sur France Inter, le journaliste Philippe Meyer exerce désormais, depuis septembre 2010, ses talents matinaux et matutinaux sur les ondes plus confidentielles de France Culture. C’est une erreur, une faute presque car les auditeurs français sont privés de ses piques et pointes sèches contre la bêtise humaine, les travers de notre société, contre les décisions incongrues, la mégalomanie de certains hommes politiques, les dérives de notre pays, l’administration tatillonne, tant d’autres choses énervantes…

Ces auditeurs gagneraient à être plus nombreux à écouter et appliquer les conseils avisés et un brin moralistes de notre expert « toutologue ».  Car les analyses de Philippe Meyer sont justes, claires, précises surtout quand il fustige la muflerie parisienne, la vanité du monde, les « amoindris du bulbe » qui s’abêtissent devant des émissions télévisuelles d’une bassesse et d’un ridicule incommensurables, quand il loue la modernité du latin, quand il tacle la débauche de jeux de mots et calembours capillotractés des artisans coiffeurs, sermonne ses confrères journalistes sur la hiérarchisation de l’information, fait l’éloge du savoir-vivre et des bonnes manières… Le propos toujours sobre et de bon goût reste instructif et joyeux. On en redemande.

Le ciel vous tienne en joie de Philippe Meyer, Editions de Fallois, 280 pages, 20 euros.