Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
L’actualité ne manque pas de rappeler aux Français la réalité brutale de la criminalité et de la délinquance. Chaque jour, une nouvelle étude montre la situation sous un nouvel angle. Hier, c’était le chiffre d’ « un cambriolage toutes les 90 secondes en 2012 » sorti par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Aujourd’hui, c’est le CNRS qui publie une « Etude sur le management et le stress au travail » dans la police, profession qui compte le plus de suicide. Dévalorisée, discréditée, l’image de la police semble de plus en plus dégradée. Les policiers le ressentent et le disent : 85,5 % d’entre eux estiment que la Justice discrédite leur travail « en relâchant les délinquants facilement » ; 87,1 % pensent que la presse « dévalorise leur rôle » et 90 % que la Police ne « valorise pas l’accomplissement de leur mission ».
En France, pourtant, et contrairement aux États-Unis, les citoyens ne peuvent compter que sur la Police pour arrêter délinquants et criminels et sur la Justice pour les mettre hors d’état de nuire. Mais si ces deux fonctions régaliennes de l’État ne remplissent pas – ou mal – leur rôle, qu’adviendra-t-il ? Et comment en est-on arrivé là ? Sur ces deux questions, un auteur ouvre la boite de Pandore.
Avec La France Orange mécanique, Laurent Obertone signe en effet une « enquête sur un sujet tabou : l’ensauvagement d’une nation » dont le lecteur ne ressort pas indemne. Construit en forme de compte à rebours (du chapitre 10 : Ces cris que l’on ignore, au chapitre 0 : L’explosion ?), son enquête se nourrit de faits divers, d’études scientifiques et de rapports de spécialistes comme ceux du criminologue Xavier Raufer qui signe la préface de l’ouvrage. Démontrant que le crime en France ne s’est jamais aussi bien porté, que l’impunité judiciaire et la victimisation des coupables sont devenues la norme, notre auteur dresse un constat accablant. Pour autant, La France Orange mécanique ne se contente pas de relater des crimes odieux dont le récit est parfois insoutenable, mais propose nombre de solutions frappées au coin du bon sens et qui paraissent évidentes. Pas de place dans les prisons ? En construire plus. Un taux de récidive important ? Condamner plus fermement. Surtout, en finir avec l’idéologie de l’excuse, cette religion des progressistes. Tout au long, ce document, véritable brûlot contre les politiques menées depuis 50 ans, éclaire sur les motivations du crime, analyse froidement le comportement criminel et ceux des victimes, explique sans tabous les causes véritables de la délinquance qui ne sont ni « la pauvreté » ni « l’exclusion ». On souhaiterait qu’il soit lu sans œillères par nos hommes politiques, médias et « experts » en tout genre !
La France Orange mécanique, de Laurent Obertone, éditions Ring, 350 pages, 18 €.