En quelques mots… que peut-on apprendre dans les colonnes de Politique magazine ?
Tout ce qu’il y a d’important et sur lequel la réflexion des lecteurs est attirée. Singulièrement en matière politique. Les querelles de personnes, les luttes
partisanes ne sont pas l’objet essentiel des articles de Politique magazine ; ils montrent plutôt les mécanismes institutionnels, les relations de causes à effets qui expliquent le déroulement des événements ; ils en infèrent des pronostics qui depuis dix ans que le journal existe se sont révélés exacts. Ainsi sur la crise financière, devenue économique et sociale, qui sera bientôt institutionnelle. Elle est décortiquée depuis près d’une décennie. Les analyses internationales sont écrites dans le même esprit. Il en est de même pour toutes les rubriques qui relèvent de ce qui constitue l’ordre de notre civilisation. Car nous croyons qu’il y a une civilisation française, à l’heure où ce mot est rejeté, et qu’il est important pour les Français non seulement qu’elle se maintienne mais qu’elle poursuive sa course et son rôle dans l’histoire.
N’y avait-il pas déjà assez de titres de presse sur le sujet ?
Il y en a pléthore. Mais ces revues, d’apparence généraliste, disent à peu près toutes la même chose. Elles sont, sauf exception, dans l’événementiel pour en outrer les caractères afin de mieux faire partager, sous un mode ou sous un autre, ce qui est appelé fort justement la bien-pensance officielle. Les vérités de bon sens en sont même édulcorées. Avoir l’esprit libre, c’est notre première conception éditoriale. Nous en sommes fiers.
À l’heure où la politique et ceux qui la font connaissent un discrédit sans précédent, à l’heure où une crise majeure affecte les économies, quel peut être le rôle d’un tel journal ? Pourquoi l’avoir créé ?
Notre rôle est d’avertir. Ainsi après avoir prévenu de la crise financière, puis économique, Politique magazine prévient de la crise sociale, politique et institutionnelle qui se dessine et face à laquelle les politiques enfermés dans leur système ne pourront rien. Politique magazine met en garde aussi sur les questions de civilisation. Ses différentes chroniques judiciaire, militaire, religieuse, littéraire, philosophique, artistique, théâtrale, cinématographique, gastronomique, rendent compte de ce souci : il est indispensable qu’il y ait des Français, une élite si l’on veut, qui soient sensibles à l’importance des enjeux considérables de ce début du XXIème siècle. Oui ou non, veut-on qu’il y ait encore une France demain quand tout est fait pour en brader le patrimoine, l’histoire, la politique, l’industrie, l’agriculture, l’avenir, la vie même ? Il fallait créer Politique magazine, c’était un devoir.
Vous proposez chaque mois une synthèse de l’actualité… Vous prenez parti ou vous restez neutre ?
Jamais neutre. La neutralité n’existe pas. Le « ptêt ben qu’oui, ptêt ben qu’non » ne constitue pas notre ligne éditoriale, encore moins notre ligne éthique. Cela n’empêche pas qu’il convient d’avoir le souci de l’impartialité dans la recherche de la vérité. Notre société meurt de relativisme. À force de dire qu’il n’y a ni vrai ni bien, on peut être sûr que ce sera le mal qui sera présenté comme la solution et l’injuste comme le juste. Socrate l’avait déjà dit. Ainsi s’effondrent les civilisations.
Quelle politique, ou quelle vision de la politique entendez-vous défendre ?
La politique, au sens courant du terme, n’est pas une fin en soi. Comme son étymologie l’indique, c’est la cité qui est concernée. Faire en sorte que la vie y soit bonne et harmonieuse. Pour nous, faire que les Français se retrouvent eux-mêmes pour faire vivre la France et pour que la France remplisse son rôle dans le monde qui est un rôle d’équilibre et de paix.
Parlez-nous un peu de la rédaction…
La rédaction est entre les mains de jeunes équipes où personne n’a plus de trente-cinq ans. Ce qu’on appelle le chemin de fer est établi par eux. Des personnes d’âge mûr et chevronnées apportent leur connaissance et leur style. Cela donne un bel ensemble.
Quelle est votre ambition pour Politique magazine dans les années qui viennent ?
Que Politique magazine devienne une publication de référence. En tout cas pour tout un milieu cultivé et qui n’a pas peur d’affronter la réalité. Cela existe encore. Et, du coup, qu’il se développe en taille, en qualité, en force de persuasion et qu’il ait dans son sillage des productions multimédias de même caractère. D’où ce site internet à qui il faut souhaiter longue vie et prospérité.