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Bientôt chez nous

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Bientôt chez nous

L’otage français, Hervé Gourdel, a été décapité. Un de plus ! La guerre entamée sera totale. Le gouvernement et les institutions de la France ne sont plus au niveau des risques encourus.

La guerre est là, maintenant, dans le monde ; la guerre est là chez nous, en France. Ceux qui nous gouvernent n’auront cessé d’en susciter et d’en alimenter l’embrasement.

Alors même que la France entre en guerre, que la mort frappe à nos portes, que la débâcle économique et sociale ravage le pays, ils ne changent pas, ils sont toujours les mêmes. Un moment d’émotion et d’unanimité, puis les habitudes reviennent.

Le pouvoir, les places, c’est tout ce qu’ils veulent, qu’ils y soient installés ou qu’ils cherchent à les reconquérir. Tous se les disputent, à gauche, à droite, au centre : c’est le seul objet de leur calcul, trouver la combinaison gagnante. Et quel pouvoir ? Quelle conception du pouvoir ? Des gamins qui jouent et qui réduisent la politique à leur médiocre ambition. La France n’est qu’un mot dans leur bouche.

Malfaisance du régime

Aucun d’entre eux n’est à la hauteur de la situation, aucun. Plus ils le prétendent, moins ils le sont. à cause de leur conception même, à cause essentiellement du régime qu’ils servent, dont ils se servent et qui les sert. Ce régime de faiblesse insigne, que la France a subi à plusieurs reprises dans sa longue histoire, bien connu dans son habituel fonctionnement et que les grands esprits de notre pays, à toutes les époques, ont su et déclaré malfaisant, est plus que jamais le nôtre aujourd’hui : le régime des partis.

Il n’est point fait pour la France ; il n’est fait que pour les gens qui en vivent, pour eux, uniquement pour eux ; ils se l’inventent et se le réinventent tous les jours, en l’habillant d’une rhétorique nouvelle qui n’est nouvelle que de leur intérêt du moment mais qui est aussi vieille que la plus vieille démagogie : celle dont un Aristophane, il y a vingt -cinq siècles, se gaussait en la représentant en marchand de saucisses qui flatte les Athéniens en les menant à la ruine, plus gravement celle dont usait un Créon, le type de l’homme de pouvoir si bien dessiné par Sophocle et qui bafoue les lois sacrées de la famille et de la cité, ou encore celle d’un Thersite, chez Homère, à l’âme basse et lâche qui fait le matamore et excite au renversement de l’ordre naturel des sociétés ; mais plus personne aujourd’hui pour le faire taire d’un coup de sceptre ! Ces types de malfaiteurs politiques sont éternels ! Ce qu’on appelle la République française n’est plus qu’un ramas de cet acabit.

Malgré leur titre et leur gloriole, ils sont profondément inaptes à la direction du pays ; leur prétendue habileté de politiciens n’est d’aucune utilité dans les circonstances dramatiques où la France risque le pire. Pas de vision historique – il la récusent toujours –, pas même d’épaisseur psychologique dans la compréhension de ce qui se passe, se comportant comme des barbares qu’ils sont, de la façon dont Démosthène – eh oui, il y a vingt-cinq siècles ! – reprochait en son temps aux dirigeants de la démocratie athénienne de se comporter, allant tels des sots là où ils étaient attaqués, sans jamais anticipé, se rendant sur le terrain même que leurs adversaires avaient choisi pour y prendre leurs coups.

Ainsi sont nos pitoyables hommes politiques, inconsistants en tout. Aucune intelligence des questions de fond qui se posent dans le monde, dans notre société, en France, et dont ils sont en grande partie responsables par leur incurie et leur incompétence : il est vrai que pour eux un ministère est un but de carrière, un lieu de pouvoir politique et idéologique, et non un lieu de service. Quels méfaits ont provoqué leur sectarisme idéologique stupide, leurs choix personnels de vie qui entraînent la fausseté de leur jugement, la vacuité de leurs illusions, car, s’agissant de la France et de ce qui lui reste de capacité, ils s’attribuent les mérites de ce qui fait encore, mais pour combien de temps, la force de la nation, à l’intérieur et à l’extérieur. Oui, il est encore une excellence française, dans un certain nombre de domaines, en particulier dans les armées, et ils se l’approprient, mais pour en faire quoi ? Car ils agissent de telle façon que demain tout peut s’écrouler d’un seul coup. Devant le désastre, que feront-ils ? Iront-ils supplier le Sacré-Cœur à Notre-Dame comme leurs prédécesseurs en 1940 ?

Trop fragile

Des échéances redoutables se bousculent en chaos sous les regards impuissants de ces politiciens en désarroi : impossibilité absolue dans le cadre actuel de sortir de la crise financière et budgétaire devenue structurelle, ce qui était prévisible ; dépression économique concomitante, en vérité récession que le vocabulaire officiel plus anodin maquille en déflation ; chômage et misère sociale qui minent le pays dans tous ses états, des cités jusqu’au fond des campagnes, où les pauvres gens n’en peuvent plus ; immigration sans fin, dramatique pour tous, destructrice des liens sociaux ; inefficacité gouvernementale démontrée et archi-démontrée, le gouvernement ne s’acharnant, pour complaire à quelques « lobbies » de son électorat et à quelques financiers qui mènent la danse, qu’à démolir la société française, l’éducation, les mœurs, la civilisation qu’au fond ces gens-là qui en sont pourtant les profiteurs, haïssent ; et maintenant, dans ce contexte, une guerre qui commence, prévisible elle aussi, aboutissement de décennies d’inepties politiques et diplomatiques, guerre multiforme où la terreur devient une arme, dont nul ne peut appréhender le véritable champ de bataille ; car où s’arrête ce prétendu califat qui s’en prend à tout dans un radicalisme absolu, celui d’un djihad qu’aucune autorité ne contrôle, qui frappe partout et dont nos dirigeants dans leur inconséquence et dans leurs postures qui ne sont qu’impostures, ont favorisé le déclenchement, l’explosion et la diffusion ?

Et sous pareille menace, nous voilà presque partis en guerre contre la Russie, sans tenir compte des intérêts français, prenant des décisions de plus en plus graves qui nous coûteront et nous coûtent déjà extrêmement cher, car les rétorsions seront terribles. Et le tout dans un environnement de guerre généralisée, non déclarée, économique, monétaire, politique, bientôt militaire, de l’Atlantique au Pacifique.

Il faudrait à la France un chef de l’état digne de ce nom, un gouvernement de combat, resserré sur ses fonctions essentielles, une représentation qui ne soit plus celle des seuls partis et des hommes de partis ; il n’est, pour ainsi dire, pas un Français qui a encore le sens de son pays, qui ne soit intimement persuadé de cette nécessité. Plus Manuel Valls dit qu’il doit tenir, plus chacun comprend qu’il ne tiendra pas. Plus Hollande proclame qu’il ira jusqu’au bout de son mandat, plus l’incertitude ébranle l’institution.

De même que Valls et Hollande feront exploser la gauche, de même Sarkozy fera exploser la droite, et ce sera alors que tout explosera ! Et Marine Le Pen ? Ne prétend-t-elle pas sauver le régime, en apportant ses recettes ? Mais qui ne voit que ce n’est plus une question de recettes ? C’est le régime lui-même qui est le problème. L’évidence est là.

 

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