Car notre ami Olivier Pichon ne se contente pas de jeter un regard équanime sur le monde. Il a fondamentalement, comme motif de son inquiétude spirituelle et intellectuelle, le souci de l’avenir de notre pays. Voilà des années qu’il occupe son poste d’observation, dans la presse, chez nous, à Politique magazine, mais aussi bien dans des organes qu’il a lui-même dirigés naguère comme Monde et Vie, ou dans des émissions économiques et politiques qui sont sa spécialité à TVLibertés, dans des livres et dans des articles qui commencent à faire des bibliothèques, ce qui lui donne, grâce à sa formation universitaire et professionnelle, une connaissance précise et méticuleuse des données et une vue synthétique exceptionnelle de l’ensemble des questions qui se posent. Ce n’est pas rien d’avoir une lecture complète ou quasi – car qui peut se flatter d’avoir tout lu même sur un seul sujet ? – des principaux auteurs économistes et financiers du XIXe siècle à nos jours et même des siècles antérieurs, Jean Bodin par exemple, et d’appréhender dans le même temps la réalité concrète du monde actuel. Il y parvient par une analyse détaillée des situations des pays, des blocs, du monde en général, plus particulièrement des États-Unis dont dépendent encore aujourd’hui tant d’orientations politico-économiques. Il observe plus singulièrement l’Europe rivée à une technocratie bruxelloise qui risque de la faire exploser, et une France livrée à une oligarchie financière et idéologique, corrompue dans son esprit même, qui n’a d’autre politique que de la détruire jusque dans ses fondements pour mieux l’asservir à ses plans aussi fumeux que totalitaires. Olivier Pichon passe tout en revue : les prévarications, les scandales qui devraient entraîner la dénonciation et la démission des dirigeants, mais aussi bien la volonté délibérée de livrer au « wokisme » le plus abject, aux lois les plus immorales, à l’imbécillité consumériste, à l’islamo-gauchisme, à la guerre des gangs et à la guerre civile ce vieux peuple français à qui la République a réussi à enlever jusqu’à son honneur. Tout ça en criant « vive la République » et en braillant la Marseillaise pour simuler un patriotisme de carnaval. Merci, cher Olivier. ça fait du bien. Au moins de comprendre, à défaut de remédier !

Olivier Pichon, Les nouvelles routes de la servitude, Essai sur le totalitarisme au XXIe siècle, Presses de la Délivrance, 300 p., 22 €.