Le CETA et le Mercosur ? C’est pour renforcer la puissance diplomatique de l’Union européenne, car Trump et la Russie menacent le monde et il faut se prémunir contre l’illibéralisme (qui signifie : ils-sont-et-font-tout-pareil-que-nous-mais-on-les-aime-pas).
Inscrire l’avortement dans la Constitution française ? C’est parce que les juges de la Cour suprême états-unienne, nommés par Trump, ont annulé l’arrêt Roe vs Wade. Tout se décide, en Europe, en fonction des États-Unis, et eux-mêmes entendent bien traiter le vieux continent comme un dominion, à qui on impose une énergie chère, une diplomatie ruineuse et une géopolitique déconnectée des réalités.
Avec l’élection de Trump en 2016, la vassalisation de l’Union européenne est devenue une évidence tant on sentait que l’oligarchie avait perdu sa boussole – vite retrouvée avec Biden, qui a d’ailleurs poursuivi la politique de son prédécesseur mais qui avait renoué avec l’exercice d’une bénigne férule mondiale.
Mais comme Trump revient, tout doit à nouveau, et depuis deux ans ! ne tourner qu’autour du futur président américain qu’on conspue à l’avance non pas tant à cause de ses idées (qui, en France, a lu le Project 2025, programme officiel et public de Trump ?) qu’à cause de son isolationnisme. L’Union européenne, qui veut être fédérale et souveraine, entend bien arracher aux nations leurs pouvoirs et n’entend pas du tout exercer sa puissance indépendamment du grand frère américain, acceptant même d’être en permanence affaiblie par un filet aux mailles serrées dont les États-Unis s’affranchissent : combien de traités internationaux, de règles commerciales, de normes bancaires, etc., ont été défendus, promus et imposés par les États-Unis sans qu’eux-mêmes revêtent ces tuniques de Nessus ?
Nous examinons ici trois points : la guerre russo-ukrainienne selon la perspective américaine, la réalité des peurs que la réélection de Trump suscite ici, l’inadéquation de Trump et de la société états-unienne.