J’invite tous les lecteurs de Politique Magazine à s’associer aux festivités de la dixième année de SOS chrétiens d’Orient.
Le programme est copieux : la crypte de Saint Honoré d’Eylau accueillera le vendredi 15 septembre, entre 14 h et 17h, un colloque studieux sur les basculements à l’œuvre au Proche-Orient, notamment à l’heure du rapprochement entre Ryad et Téhéran, puis les soutiens de l’association sont invités à s’inscrire à un dîner placé puis une soirée dansante au Nouveau Chalet du Lac du Bois de Vincennes à 20h. Des joyeusetés sur inscription, bien sûr, sur le site internet de SOS chrétiens d’Orient (soschretiensdorient.fr).
Le lendemain samedi 16 septembre, à 11h, il n’est nul besoin d’inscription pour le point d’orgue de cet anniversaire. Son Éminence le cardinal Burke nous rejoindra spécialement depuis Rome pour célébrer une messe pontificale en l’église Saint-Eugène.
L’action de grâces présidera évidemment à tous ces instants. Ma frêle vingtième année et l’énergie tâtonnante de tous nos compagnons de départ ignoraient tout de ce que deviendrait notre œuvre. Si les épreuves ne nous furent pas épargnées, restent les privilèges de la constance : 3 000 volontaires partis apporter leurs bras et leurs âmes aux communautés chrétiennes orientales, des centaines de conversions, baptêmes, mariages, vocations religieuses et changements profonds de destin ; sans compter le salaire des charitables, qui s’établit dans les oraisons secrètes et pudiques de ceux que nous avons aidés.
10 ans, à peine l’adolescence
L’action de grâces n’épuisera cependant pas l’énergie de ces journées. Elles constituent aussi l’occasion d’un examen précis de l’énormité de nos devoirs. De jeune association, SOS chrétiens d’Orient a mué en structure aux responsabilités les plus impérieuses. Nul ne frôle dix années de présence et de service en un endroit sans y gagner l’exigeante reconnaissance de ses habitants. Enraciné dans des villes comme Qaa au Liban, Erbil en Irak ou Alep en Syrie depuis de longues années, nous ne pouvons pas y méconnaitre l’attente de ceux qui nous y aident et de ceux qui nous y appellent.
Il n’est rien de plus douloureux que les regards déçus d’un quartier que l’on doit quitter pour un moment ou d’une famille que le sort nous oblige à délaisser le temps que les dons affluent. La charité veut du temps, et son ordre est tellement sublime qu’il n’est jamais suffisamment atteint. C’est pourquoi nous dirons à notre communauté de soutien que SOS chrétiens d’Orient ne touche à peine qu’à son adolescence. Tant de communautés ont encore besoin de nous, tant de choses demeurent à construire dans les pays que nous pensons le mieux connaître.
Nous pouvons encore déployer des trésors de dévouement auprès de tant de régions, de villes et de villages, de familles vivantes et à venir, que le continent de nos espérances ne cessera de croître. Perfectionnée et étendue, approfondie et radicalisée, fouettée et affermie, notre vocation n’a pas été étiolée par les ans. Vous le constaterez au sourire de ces volontaires ardents, agenouillés avant de partir, et agenouillés en rentrant, prêts à mesurer ce qui est attendu d’eux.
J’ai tenté d’en dire quelques mots dans les pages de Politique Magazine, réunies dans Pourquoi me persécutes-tu ?, paru aux éditions de la Nouvelle Librairie, avec une lettre qui pourra éclairer les lecteurs fidèles de ces chroniques sur le sens profond de notre mission. Ça, aussi, c’est un joli cadeau d’anniversaire.
Inscriptions au colloque.
Charles de Meyer, Pourquoi me persécutes-tu ? Chroniques d’un Orient martyr. La Nouvelle Librairie, 2023, 234 p., 16 €.