Après le succès du Volume IV de ses Essais paru l’année dernière, Stanislas Berton revient cette année en tant qu’éditeur et traducteur du livre du journaliste sud-africain Paul Furber consacré à l’opération Q, plus généralement présentée par les médias de masse sous le terme « QAnon ». Entretien avec Stanislas Berton.
Stanislas Berton, vous avez décidé de vous intéresser à l’opération Q et de traduire un livre consacré à ce sujet. Quel rapport avec vos propres travaux sur le mondialisme ?
Il existe un lien direct et étroit entre l’opération Q et mes propres travaux sur le mondialisme. Sur le fond, l’opération Q révèle les véritables réseaux de pouvoir transnationaux, la corruption des élites et les croyances occultes de nos classes dirigeantes, aux États-Unis mais aussi dans le reste du monde. Sur la forme, cette opération montre l’importance de la guerre de l’information et de la manière dont Internet et les réseaux sociaux peuvent permettre de contourner tous les circuits d’information traditionnels pour aller toucher directement le citoyen et lui communiquer, sans filtre, les véritables enjeux de la période de crise que nous traversons.
Beaucoup de Français connaissent l’opération Q sous le terme « QAnon » qui serait, selon les médias de masse, une théorie complotiste d’extrême-droite parlant de la guerre menée par Donald Trump à un État profond pédo-sataniste. Info ou intox ?
Commençons par rappeler que le terme « QAnon » est une invention des médias de masse et une expression utilisée pour dissuader le grand public de s’intéresser à ce phénomène politique, culturel et social majeur. Pour être clair : il existe bel et bien une source anonyme « Q » qui, à partir d’octobre 2017, posta une série de révélations sur un forum internet bien connu des geeks appelé « 4chan ». Les messages de cette source furent ensuite lus, analysés et diffusés par la communauté des utilisateurs anonymes de ce forum, les Anons, dont l’auteur du livre que j’ai traduit, Paul Furber, faisait partie. En ce qui concerne le contenu, si la source Q évoque les structures de l’État profond et les réseaux pédocriminels, notamment via l’affaire Epstein, il est mensonger de réduire cette grande opération de réinformation à ces seuls thèmes. Il s’agit là encore d’une technique bien connue pour éviter que le grand public s’intéresse à un sujet potentiellement gênant pour l’oligarchie mondialiste.
Quelles sont les preuves du sérieux et de la fiabilité de cette source Q ?
Ces preuves sont nombreuses et un grand nombre d’entre elles sont présentées par Paul Furber dans son livre. Pour ne citer que les plus importantes : la source Q prouve sa proximité avec Donald Trump via des preuves photographiques (présence à bord de l’avion présidentiel Air Force One), anticipe des événements impossibles à prévoir (la suppression temporaire du compte Twitter de Donald Trump le 2 novembre 2017) et surtout, annonce quelques jours à l’avance la purge anti-corruption menée par Mohammed Ben Salmane le 5 novembre en Arabie Saoudite. Ajoutons qu’en plus de ces informations qui révèlent la vraie raison de cette purge et ces véritables enjeux, le président et ses plus proches conseillers apporteront une preuve photographique, reproduite dans le livre, de leur coordination avec la source Q.
Si tout cela est vrai, comment-expliquez-vous le peu d’intérêt pour ce sujet en France ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le manque d’intérêt pour ce sujet dans notre pays. Premièrement, la barrière de la langue : Q postait en anglais et son style comme ses références nécessitent un bon niveau de compréhension de cette langue. Deuxièmement, l’accès aux messages de cette source supposait une certaine familiarité avec l’outil informatique et de la sous-culture propre aux forums internet. Troisièmement, le phénomène fut pris en tenailles entre, d’un côté, les fact-checkers hurlant à la théorie complotiste d’extrême-droite et, de l’autre, une dissidence française prompte à rejeter l’opération Q comme une énième opération de manipulation de l’État profond, souvent sans avoir eu la curiosité d’aller lire par elle-même les messages de Q. Pour toutes ces raisons, j’ai jugé utile et nécessaire de traduire l’excellent livre de Paul Furber qui, en plus de constituer un témoignage historique de première main, offre un décryptage aussi passionnant qu’accessible de l’opération Q.
Ce plan de libération décrit par l’opération Q est-il circonscrit à l’Amérique ou concerne-t-il aussi le reste du monde ?
Il est clair que l’opération Q vise avant tout à réinformer et à libérer le peuple américain, notamment en révélant la corruption du clan Clinton, la duplicité de Barack Obama et, plus généralement, le contrôle de la vie politique américaine via l’argent saoudien et les réseaux de l’Open Society de George Soros. Mais la source Q explique également que le combat contre le mondialisme est une lutte globale. À ce sujet, un message souvent cité déclare : « D’abord, l’Arabie Saoudite, ensuite l’Amérique, puis UE/Asie ». Si l’Arabie Saoudite a été libérée en novembre 2017 et que Trump est en train de finir le travail aux États-Unis lors de son second mandat, on peut espérer que le tour de l’UE viendra prochainement. Ce qui pourrait expliquer la fébrilité de nos « élites » et l’accélération visible de leur projet de destruction de la France…
N’y aurait-il pas une certaine naïveté dans le fait de voir Trump, Poutine ou d’autres dirigeants, quand bien même seraient-ils antimondialistes, comme des sauveurs ?
Soyons clairs : si le monde est menacé par un ennemi commun, à savoir l’oligarchie mondialiste et son projet de Nouvel Ordre Mondial, les nations qui le composent sont toujours engagées dans des logiques de compétition et de puissance, comme en témoignent les relations entre les États-Unis, la Russie et la Chine. Pour un pays comme la France, le combat mené par les forces patriotes américaines peut contribuer à desserrer l’étau dans lequel le mondialisme tient notre pays, mais c’est aux patriotes français de profiter de cette fenêtre d’opportunité pour libérer la France tout en défendant ses intérêts et sa souveraineté.
Pour revenir à la source Q : qui est-elle ? Que savons-nous de son identité ?
L’identité exacte de la source Q n’est pas connue mais plusieurs éléments nous permettent d’établir que celle-ci est américaine, se trouve dans une proximité réelle avec le président Trump et qu’elle est probablement issue des services de renseignement sur fond de rivalité entre la NSA (patriote) et la CIA (mondialiste). À noter que l’équipe Q entretient probablement des liens avec des équipes d’autres pays. Dans un message célèbre, Q dit en effet « Et si Trump se coordonnait avec la Russie, la Chine et d’autres pays pour combattre le Nouvel Ordre mondial ? » Et ce message fut reposté récemment, le 2 octobre 2025, sur Twitter par Kiril Dmitriev, conseiller spécial de Vladimir Poutine !
Dans vos livres et vos interventions, vous évoquez toujours l’importance du combat spirituel. L’opération Q y participe t’elle aussi ?
Rares sont les commentateurs qui ont souligné que l’opération Q est marquée par des références chrétiennes omniprésentes. Cela va de l’utilisation de formules chrétiennes récurrentes comme « Priez pour nous » ou « Que Dieu vous bénisse » à des références à l’Évangile, à des psaumes et même à l’évocation de la prière à saint Michel de Léon XIII. À ce sujet, dès ses premiers messages, la source Q nous informe « beaucoup de ceux qui vous gouvernent vénèrent Satan. » Sur bien des points, la source Q s’inscrit de façon indiscutable dans une perspective chrétienne, voire catholique du combat spirituel, ce qui peut aussi expliquer une partie des critiques et de l’invisibilisation dont elle fait l’objet…
Pour résumer notre échange : pourquoi un Français devrait-il en 2025 s’intéresser à l’opération Q ?
Tout simplement parce qu’il s’agit de la plus grande opération de ré-information de l’Histoire et qu’elle a contribué à éveiller des dizaines de millions de personnes, en Amérique et dans le monde, à la réalité du projet mondialiste et aux moyens de le combattre. Mais surtout, là où beaucoup de commentateurs décrivent un horizon bouché, l’opération Q nous redonne espoir dans une victoire possible de l’humanité, guidée par le Christ, contre les forces du mal. Propos recueillis par Henri Baclet.
Paul Furber, Q : la plus grande opération de réinformation de l’Histoire. Traduction et postface de Stanislas Berton. Éditions Le Temps Retrouvé, 2025, 328 p., 25€

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