On voudrait évoquer nos tribulations judiciaires, toujours les mêmes, à dominante de terrorisme islamique.
Russian President Vladimir Putin, right, leads a meeting on on economic issues in Moscow, Russia, Monday, Feb. 28, 2022. (Alexei Nikolsky, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP)/XAZ133/22059582006626/POOL PHOTO/2202281716
Mais voici que Vladimir Poutine envahit nos écrans et nos radios en même temps que l’Ukraine. Comment y échapper ? c’est le fait du jour, du mois et, peut-être, de l’année. Les bruits de guerre, à l’Est, rendent dérisoires nos rumeurs et nos exclamations, nos agitations politiciennes et nos déclarations. Tu peux toujours parler, on s’en moque… parce que c’est la guerre !
Notre président s’était essayé à l’exercice, il y a deux ans, au début de la pandémie médiatique : « c’est la guerre », déclarait-il, mais les actes de bravoure se limitaient à applaudir le personnel soignant, le soir à 20 heures, avant d’aller prendre l’apéritif. Là, c’est la guerre avec des bombes, des avions de chasse, des fusils, des attaques et des morts. L’ultima ratio (le dernier argument) des rois devient réalité, et la politique, dont la guerre est la fine pointe, prend toute sa dimension de tragédie. Tout le reste est littérature.
Que veut Poutine ? entend-on partout, et cela signifie que le monde entier a compris qu’il y avait un chef d’État qui voulait véritablement quelque chose.
Pas besoin d’être un géopoliticien confirmé pour se souvenir que la Russie est née à Kiev et que l’histoire ne s’arrête pas à notre reine, née Anne de Kiev, ni au XVIIIe siècle. Mikhaïl Boulgakov, dans Le Maître et Marguerite, nous l’a dit pour notre temps : tout vient de Kiev et tout y retourne. Il y a des États dont les gouvernants ont le sens de l’histoire des nations qu’ils dirigent, et puis il y en a d’autres qui s’occupent d’autre chose… on ne sait pas de quoi… et eux non plus d’ailleurs.
Que va peser le conglomérat appelé Union européenne dans ce conflit ? Rien. Que va peser l’alliance américaine dite OTAN, qui a décidé de ne pas sacrifier un seul soldat américain dans cette affaire ? Rien. Nous aurons beaucoup de gesticulations, de condamnations et, peut-être, quelques affrontements verbaux intérieurs sur le sujet… et puis Poutine fera ce qu’il a décidé de faire.
Revenons donc à nos affaires. Il serait temps de les reprendre en mains. La Fédération de Russie nous apprend qu’on peut avoir été opprimée par un régime inhumain, dépecée par ses voisins – un peu comme la France en 1815 – et puis se ressaisir et imposer sa volonté (mais que veut Poutine ?) à la face du monde. Une telle détermination serait-elle réservée aux Russes ?