Si l’idée d’une centralisation mondiale des pouvoirs n’est pas récente, elle a pris une force particulière au XXe siècle dans la foulée des bonds technologiques et des deux guerres mondiales. Porteuse de multiples nuances, s’accrochant souvent aux ambitions des puissances en place, elle n’en est pas moins guidée par une même obsession totalisante et planificatrice. Voici un (très) bref aperçu de citations mondialistes.
« Nous devons réaliser qu’une fédération politique sans une collectivisation économique concomitante est vouée à l’échec […]. La révolution cosmopolite pour un collectivisme mondial, qui est la seule alternative au chaos et à la dégénérescence de l’humanité, doit aller bien plus loin que la Révolution russe ; elle se doit d’être plus minutieuse et mieux conçue, et son accomplissement requiert un objectif bien plus héroïque et inébranlable ».
Herbert George Wells, écrivain, inspirateur de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de l’ONU (Le Nouvel Ordre Mondial, 1940)
« Je crois que nous devrions penser à améliorer le rôle des Nations unies. L’organisation ne s’est pas rendue compte de son potentiel pendant quarante ans et elle vient seulement d’avoir l’occasion de le faire. Voilà un prototype de gouvernement du monde ».
Mikhaïl Gorbatchev, président de l’URSS (compte-rendu de conversation avec le président argentin Carlos Menem, le 25 octobre 1990)
« Certains croient même que nous faisons partie d’une cabale secrète agissant contre les intérêts des États-Unis et ils représentent ma famille et moi comme des ‘internationalistes’ ; ils vont jusqu’à prétendre que nous conspirons avec d’autres capitalistes dans le monde pour construire une structure politique et économique mondiale plus intégrée – un seul monde, si vous voulez. Si c’est ce dont on m’accuse, je plaide coupable et j’en suis fier ».
David Rockefeller, héritier de la Chase Manhattan Bank et d’ExxonMobil, co-fondateur des conférences Bilderberg et de la Commission Trilatérale, soutien du Club de Rome (autobiographie Memoirs, 2002)
« Nous avons une nouvelle mission qui va marquer ce siècle : nous devons doter la mondialisation d’une conception politique ».
Joschka Fisher, ministre “Vert” des Affaires étrangères allemand de 1998 à 2005 (le 28 février 2004 au Berliner Zeitung)
« La gouvernance mondiale a besoin de l’Europe. En tant que terrain d’expérimentation idéal pour la mondialisation, avec ses règles supranationales et ses institutions, l’Europe a une expérience politique unique et une légitimité particulière »
José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne de 2004 à 2014 (« European values in the New Global Governance », discours prononcé à Bruxelles le 14 octobre 2009)
« Je pense que le socialisme viendra après le capitalisme mais pas à la place. Je pense qu’il faut viser le gouvernement mondial comme une […]. On va vers ça. Est-ce qu’on ira à la place de la guerre ou après la guerre, je ne sais pas, mais c’est ça qu’il faut viser »
Jacques Attali, ancien conseiller de François Mitterrand et mentor d’Emmanuel Macron, à la Commission pour la libération de la croissance française (France 5, 5 juin 2010)
« Les rêves des contes arabes sont déjà réalisés. Les avions ou Skype, c’est la possibilité de l’ubiquité, comme les tapis volants des Mille et une Nuits. Je suis allé voir trois papes, et leur ai expliqué comment réaliser le Katolikos, l’universel ».
Georges Berthoin, ancien chef de cabinet de Jean Monnet, créateur de la section Europe de la commission Trilatérale (entretien avec les auteurs de Circus Politicus – 2012)
« Je souhaite ardemment que ces transformations nécessaires ne remettent pas en cause le caractère universel des institutions financières internationales car le monde souffrirait beaucoup d’une ’resegmentation’ de l’économie mondiale. Je considère donc la création d’une banque par les BRICS comme un aiguillon pour rendre plus inclusive une réforme de la gouvernance mondiale unifiée ».
Jean-Claude Trichet, ancien directeur du Trésor et de la Banque de France, président de la Banque centrale européenne entre 2002 et 2012 (Le Temps, 16 août 2014)
« Nous créerons une véritable civilisation globale ».
Klaus Schwab, fondateur du Forum économique de Davos (The Fourth Industrial Revolution, 2016)