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Coronavirus : 20 ans de manipulations en laboratoire

Dans une longue enquête sur les origines possibles du Sars-Cov-2, le journaliste Brice Perrier révèle que des virus à potentiel pandémique ont, il y a plusieurs années déjà, subi des manipulations en laboratoire pour bénéficier de « gains de fonction ».

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Coronavirus : 20 ans de manipulations en laboratoire

Depuis le début de l’année, le petit monde de la recherche sur les coronavirus se presse dans des grottes perdues au fin fond de la frontière sino-laotienne pour trouver le foyer naturel supposé du Sars-Cov-2. Le président de l’ONG Eco Health Alliance, celui-là même qui avait initié une tribune dans la prestigieuse revue médicale The Lancet en février 2020 pour condamner les « théories du complot », y consacre tous ses moyens. L’Institut Pasteur, qui dispose d’une antenne au Laos, y annonce des découvertes prometteuses. Le 9 février 2021, le magazine scientifique Nature avait déjà sous-entendu que le Covid-19 avait été trouvé dans des chauve-souris au Laos ; la publication fut soumise au feu des critiques en raison de ses nombreuses omissions, poursuivant une longue liste de controverses impliquant la revue depuis le début de la crise.

Wuhan, centre mondial de recherche sur les coronavirus

On en oublierait presque que l’épidémie a commencé à Wuhan, au centre de la Chine, à 2000 kilomètres de là. Une ville qui ne concentre pas moins de six organismes de recherche travaillant notamment sur les coronavirus, comme le révèle le journaliste Brice Perrier dans son livre. On y trouve bien sûr l’Institut de Virologie avec son fameux laboratoire P4 (mais aussi trois labos classés au troisième niveau de sécurité et deux labos de catégorie 2). Il y a aussi l’université agricole de Huazhong et son laboratoire P3 qui travaille sur des coronavirus de porc, l’université de Wuhan et son labo P3, le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), et l’Institut de biologie de Wuhan spécialisé dans les vaccins et les tests sur animaux.

Mais c’est surtout l’Institut de Virologie qui concentre les regards, et sa spécialiste des coronavirus de chauve-souris, Zhengli Shi, qui multiplie depuis le début de la crise mensonges avérés et communications destinées à déporter les regards loin de Wuhan. « Si une épidémie de rage survenait à Paris dans le quartier de l’Institut Pasteur, qu’en penserait-on ? Or l’institut de Wuhan est responsable d’un tiers des publications sur les coronavirus et spécialisé dans ceux des chauves-souris qui pourraient être dangereux, comme le mentionnait son financement américain par les NIH », explique dans ce livre l’un des meilleurs virologues français, Jean-Michel Claverie.

Dans cette enquête remarquable, qui donne la parole à beaucoup d’avis différents, le lecteur découvre aussi que des manipulations sur les coronavirus sont entreprises depuis près de vingt ans ! En 1999, un article du virologue hollandais Peter Rottier montrait que la création d’un coronavirus-chimère pouvait permettre un franchissement de barrière d’espèce avec des cellules de félin. En 2002, le chercheur Ralph Baric réussit à créer un clone d’un coronavirus existant. Le laboratoire de ce spécialiste de la manipulation génétique recevra au fil des ans des dizaines de millions de dollars de fonds publics américains, via une antenne du National Institute of Health (NIH) dirigée par Anthony Fauci, le Monsieur épidémie des présidents américains.

Puis Baric s’alliera avec une chercheuse chinoise, Zhengli Shi citée plus haut. Cette dernière réussit à produire huit coronavirus transformés génétiquement et publia le résultat de ses travaux dans la revue PLOS Pathogens en 2017. Deux des chimères créées parvinrent à se répliquer efficacement dans des cellules humaines. Plus tôt dans la décennie, en novembre 2015, les deux chercheurs avaient dévoilé le résultat d’un programme de manipulation génétique, durant lequel ils avaient réussi à combiner un virus de type Sars de chauve-souris à un autre adapté aux souris, la chimère obtenue se montrant apte à se répliquer dans des cellules humaines des voies respiratoires.

Des manipulations génétiques à l’insu du grand public

Comme le démontre le journaliste, la manipulation génétique de coronavirus destinée à les rendre plus dangereux est donc pratiquée dans quelques laboratoires, et le résultat de ces travaux est parfois publié dans des revues spécialisées. La méthode, désignée par le terme « gains de fonction », a même suscité une vive polémique en 2010, quand deux scientifiques (Fouchier et Kawaoka) réussirent à produire des souches de la grippe H5N1 génétiquement modifiées. Ce virus extrêmement mortel pour les rares personnes infectées (50 % de mortalité), n’est pas transmissible entre humains, mais les deux chercheurs parvinrent à créer une nouvelle faculté de contagion en utilisant des furets de laboratoires, des animaux dont le système respiratoire et les récepteurs cellulaires sont très proches de ceux de l’Homme. En décembre 2011, le Conseil national consultatif américain en matière de biosécurité s’est opposé à la publication intégrale de leurs travaux par crainte d’une utilisation terroriste.

Un débat s’instaura alors entre les partisans des travaux sur les « gains de fonction » et les opposants. Les premiers affirment que ces manipulations sont le seul moyen de découvrir le système de transmission d’un éventuel virus émergent, et ainsi de connaître avec un temps d’avance les moyens de combattre de futures épidémies potentielles, notamment via la création rapide de nouveaux vaccins. Parmi ces soutiens, on trouve notamment Anthony Fauci, qui a dirigé pendant quarante ans l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIH). Craignant une coupe dans les budgets suite au scandale du H5N1 génétiquement modifié, il prendra la plume dans le Washington Post le 30 décembre 2011, plaidant pour « un risque de virus grippal qui vaut la peine d’être pris » car « des informations importantes peuvent provenir d’un virus potentiellement dangereux généré en laboratoire ».

Le soutien permanent des NIH

D’autres chercheurs s’opposent à ces coûteuses manipulations génétiques. Ils affirment qu’elles génèrent un nouveau risque non naturel, et soulignent avec à-propos que la pratique des gains de fonction sur les coronavirus de chauves-souris n’ont nullement permis d’éviter la présente crise… En dépit d’un moratoire décrété par la Maison-Blanche en 2014, cette recherche virologique n’a jamais ralenti. « Dans le monde, seulement quelques dizaines de chercheurs utilisent les gains de fonction avec des virus à potentiel pandémique, presque exclusivement financés par les NIH qui n’ont cessé depuis 2012 de maintenir leur soutien à ces expériences risquées », note le journaliste.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur cette enquête dense et nuancée. Mais il est un fait indéniable : depuis vingt ans au moins, des scientifiques aux ambitions parfois floues manipulent ou fabriquent des virus dangereux dans des laboratoires officiels, à l’insu du grand public et de la plupart des politiques.

 

Illustration : Anthony Fauci prétend avoir tout bien fait, y compris le fait d’avoir menti devant le Congrès américain sur les subventions accordées par le NIH aux chercheurs travaillant à Wuhan.

 

 Sars-Cov-2, par Brice Perrier, éditions Belin, 17 €.

 

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