Vous voulez un bilan de ces cinquante dernières années pour éclairer votre esprit. Sans fioriture, sans rhétorique inutile : point par point, un cadrage serré de ce qu’on ose appeler la gouvernance française avec en point d’orgue la macronie. Alors, procurez-vous Démolition, le dernier essai de Bernard Gantois qui complète le précédent paru en 2020, Autopsie d’un assassinat. L’auteur, polytechnicien de formation, haut fonctionnaire dans les transports en commun, fin connaisseur du monde des dirigeants industriels, économiques, politiques et financiers et qui a étudié de près tous les dossiers en cours de traitement sur la période, de l’atome au TGV, de la santé à l’agriculture, de l’Europe à l’Amérique, de la finance internationale aux organisations mondialistes, à force d’analyses les plus précises possibles, livre une synthèse étonnante d’alacrité, de justesse, d’exactitude. Chapitre après chapitre, tout y passe, de la religion catholique systématiquement démolie avec l’accord, sinon la complicité, des plus hautes autorités religieuses jusqu’à la souveraineté française, elle aussi systématiquement bradée avec non seulement l’accord mais la collaboration avouée des plus hautes autorités nationales. Pour qui connaît quelque peu ces questions, tout est dit. Un chapitre sur les mécanismes institutionnels qui permettent et favorisent de telles aberrations, aurait été le bienvenu, surtout aujourd’hui avec une Ve République qui ne fonctionne plus que pour un Macron, grand liquidateur de l’intérêt national et de la France éternelle ; c’est toute la portée des démonstrations maurrassiennes et bainvilliennes qui gardent aujourd’hui leur pertinence. L’auteur finit son étude, si accablante mais si lucide, par une note d’espérance. Le plan diabolique – car c’est un plan quoi qu’en disent ceux qui hurlent au complotisme – ne saurait réussir devant la certitude historique du plan divin. Un livre à lire pour toute personne qui désire s’informer.

Démolition, Bernard Gantois, Éditions de Chiré, 260 p., 23 €.