L’avantage des vacances, c’est que l’on peut réfléchir sans mauvaise conscience à des choses futiles.
Aussi, tranquillement assis au soleil un verre à la main, tandis que mon cadet s’activait au barbecue ou bien en cuisine et que son aîné l’encourageait de la voix et du geste (« J’ai faim ! Ça vient ? ») j’ai pu méditer à loisir sur cette question fondamentale : qu’est-ce qui fait que cette histoire de Jean-Michel Trogneux a pris une telle ampleur ?
Je rappelle, pour ceux qui auraient, jusqu’à ce jour, vécus au fond d’une grotte oubliée dans les profondeurs du Larzac, de quoi il s’agit : Brigitte Macron, l’épouse de notre estimé président (rires enregistrés) serait en réalité un homme, débarrassé par la chirurgie des attributs que la nature lui a fournis à la naissance, et s’appellerait Jean-Michel Trogneux. Précisons tout de suite que je tiens cette théorie pour si évidemment abracadabrantesque qu’elle ne mérite aucun examen sérieux. Et non, je n’irais pas « faire mes propres recherches ». Traitez-moi de mouton si cela peut vous faire plaisir, il faut bien que tout le monde s’amuse. Donc, si vous accordez du crédit à cette fable, inutile de continuer à me lire.
Une fable d’ampleur internationale
Ce qui m’intéresse est de comprendre pourquoi cette fable – précisément – a pu sembler plausible à tant de gens, jusqu’à prendre une ampleur internationale. Bien sûr, il y a comme carburant de tout cela la haine dont Emmanuel Macron fait l’objet – à la fois parce que cela fait partie du poste et parce qu’il l’a provoquée par son comportement et ses décisions. Mais je doute qu’Emmanuel Macron soit haï de l’autre côté de l’Atlantique, l’immense majorité des Américains ayant la merveilleuse capacité de tenir pour indifférent ce qui passe au-delà de leurs frontières. Et quand bien même, pourquoi cette médisance-là, en particulier, et pas une autre ?
Le premier élément explicatif, me semble-t-il, est tout simplement l’étrangeté du couple Macron. Emmanuel Macron a épousé une femme qui pourrait être sa mère et qu’il a rencontré lorsqu’il avait quinze ans. C’est assurément très peu commun et, quoi qu’en dise une certaine bienpensance culcul la praline (l’amour n’a pas d’âge, blablabla), c’est aussi louche à plus d’un point de vue. Qu’un adolescent soit initié à la sexualité par une femme d’âge mûr, passe encore, mais qu’un homme de 45 ans ait dans son lit une femme de 70, c’est une toute autre limonade. D’autant plus que, les années passant, Brigitte Macron est de plus en plus desséchée et dépourvue du moindre attrait physique. Bref, je crois que l’immense majorité des gens, en voyant Brigitte et Emmanuel Macron, n’imaginent tout simplement pas qu’ils puissent avoir des rapports sexuels. Ou alors, s’ils l’imaginent, c’est avec des haut-le-cœur, ce qui revient au même. Si encore Emmanuel Macron était connu pour avoir des maîtresses. Mais même pas.
Soit Emmanuel Macron a une sexualité déviante, qu’il doit cacher
Donc de deux choses l’une : soit les Macron n’ont plus de sexualité depuis fort longtemps ; soit Emmanuel Macron a une sexualité déviante, une sexualité qu’il doit cacher. De nos jours la première hypothèse paraît de loin la moins probable au plus grand nombre, à mon avis à tort, mais c’est ainsi. Donc Macron est un tordu, sexuellement parlant.
C’est là qu’intervient le deuxième élément : notre président s’est signalé à de nombreuses reprises par l’entrain visible qu’il met à palper, tripoter, embrasser, les beaux jeunes gens musclés, surtout, semble-t-il, s’ils ont l’épiderme un peu foncé. Par ailleurs, Emmanuel Macron s’est toujours voulu « disruptif » : il montre une passion adolescente pour tout ce qui pourrait choquer le bourgeois, bourgeois qui est de nos jours fort blasé après de nombreuses décennies d’art « subversif » et subventionné, mais qui, tout de même, montre encore quelques réticences vis-à-vis de certaines déviances, comme le transsexualisme. Donc Macron aime, par exemple, poser tout sourire dans les salons de l’Élysée avec des travestis en bas résille.
Si, en suivant le gros bon sens de la foule, vous faites l’addition des trois – en quelque sorte – vous obtenez le produit suivant : Brigitte Macron doit être un homme. En un sens, c’est complètement idiot. Mais, en un autre sens, c’est une conclusion compréhensible. Je ne dis pas défendable, je dis compréhensible. Un peu de la même manière que, par exemple, certains comportements écervelés de Marie-Antoinette, ont pu conduire à lui prêter les paroles apocryphes bien connues : « Ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ».
Ce qui est fascinant avec nos modernes politiques, si obsédés par la « communication », c’est qu’ils ne semblent pas saisir cet axiome politique élémentaire : lorsque l’on est dans l’espace public, l’apparence est reine ou, comme le dit Machiavel, « les hommes en général jugent plus par les yeux que par les mains […] chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es. » Raison pour laquelle la femme de César ne devrait pas même pouvoir être soupçonnée. Pour Emmanuel Macron, il est trop tard pour pleurer sur le lait renversé. Il ne reste plus qu’à lui souhaiter de mieux finir que Marie-Antoinette.