C’est un roman. Un roman politique. Une élection présidentielle qui met un homme honnête et sans préjugé au sommet de l’État. C’est possible. Il faut y croire, même si un tel événement relève plutôt d’un heureux hasard que d’un plan préconçu.
Alors, tout le reste est de l’ordre du plausible, du souhaitable, et relève de la volonté droite et de l’intelligence éclairée. C’est ce que prétend le roman et, de fait, on s’y croirait. Tout s’enchaîne nécessairement. C’est qu’il faut bien régler les problèmes qui se sont accumulés et les discours vains ne servent plus à rien. Il n’y a plus à tergiverser : il faut décider et agir. Et pourtant les obstacles sont toujours là. L’État est aux prises avec une opposition qui se dresse avec la même rhétorique que celle d’aujourd’hui et qui est en fait instrumentalisée par des groupes de pression, et surtout par une sorte de comité secret qui, au nom de l’humanisme, prétend, comme à l’habitude, imposer ses vues et ses conceptions au pouvoir exécutif et législatif.
Ces gens qui se croient tout permis, car ils ont l’habitude de décider, sans souci jamais de financement, de carrière, de contrainte, sont disposés à aller jusqu’au bout, jusqu’à fomenter des émeutes et prévoir un attentat. Le président se révèle au fur et à mesure un vrai homme d’État ; il se façonne lui-même. Les questions urgentes de l’immigration, de l’appauvrissement économique, de l’effondrement de l’appareil d’État, de la diplomatie se succèdent dans l’esprit et l’agenda de cet honnête et simplement intelligent chef de l’État. Bref, le contraire de ce que nous avons aujourd’hui. Alors, demain, est-ce possible ? Lisez Bruno Mégret. Il est sûr qu’il en a rêvé et il veut en laisser le témoignage. C’est tout à son honneur.
Bruno Mégret, Salus populi, Éditions Altera ; 253 p. ; 21 €