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Regarder la France Insoumise à hauteur d’homme

Les députés LFI ressemblent beaucoup à cette France des petits Blancs qu’ils font profession de détester. Alors ils prennent la pose de la violence féroce, comptant bien sur leurs troupes pour assumer un rôle qu’ils ne peuvent tenir.

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Regarder la France Insoumise à hauteur d’homme

Il y a le programme politique, ses racines internationalistes et insurrectionnelles, sa condamnation de la France charnelle, héritée et transmise, auréolée d’une histoire qui sait élever notre âme à chacune de ses pages glorieuses. Corrélativement, il y a la glorification sans retenue de ce qui est autre, avec une impatience folle à voir cet autre s’imposer partout et devenir le maître…

Il y a ensuite, non pas le style – ce qui serait déjà le début d’un ornement, et donc la possibilité d’une élégance – mais le bruit de fond, le tapage qui propage ce programme.  Un tapage qui cherche et balbutie ses mots, porte des costumes mal coupés aux manches trop longues, éructe des onomatopées plutôt qu’il n’articule, déambule débraillée, parle d’une voix criarde, et manifeste une propension – de façade et jamais consommée – à la violence physique…

Ce tapage, cette « bande son » du programme de la LFI, s’incarne dans des députés et des porte-parole bien vivants dont l’identité, la personnalité, l’allure, les excès, fournissent de ces sortes de contradictions qu’à défaut de transformer en arguments de lutte politique, on tentera ici d’établir en motifs de franche rigolade – ce qui n’est pas une gageure moins élevée.

Une identité propre qui « pue » la France …

Mais quels crimes cherchent-ils donc à expier, pour vouloir autant se renier et se détester ? On les savait pourtant bien au-dessus, ou plutôt totalement à côté, des commandements de la foi chrétienne, pour ainsi rechercher le pardon de leurs fautes. Ersilia, Raphaël, Louis, Clémence, Maxime, Adrien (non, je n’énumère pas ici les noms d’élèves scolarisés au Chesnay), persuadez-vous qu’il n’y a rien de déshonorant, dans l’aire géographique, historique et administrative qu’on appelle « France », à avoir des têtes et des prénoms comme les vôtres. Cela passerait même, malgré cette démographie française échevelée, comme « normal ».

Alors, pourquoi détester les yeux bleus, les églises, les statues de Jeanne d’Arc ou les morceaux de bravoure militaire que vous ont légués la longue liste de ceux qui vous ont précédés en terre de France ? Vous avez une grand-mère sicilienne, ou un grand-père polonais, belge ou marocain ? Cela ne change rien à l’affaire ; ceux des vôtres arrivés avant vous ont choisi la France en vous donnant de beaux prénoms d’ici, un ancrage dans cette culture, et en recherchant des unions conjugales dont la pâleur de vos visages trahit visiblement l’orientation « locale ». En quoi est-ce gênant tout cela ? C’est de vous entendre dire, par certains collègues députés, que votre apparence « flashe »  ou « éblouit » sur les photos de groupe où vous figurez qui vous rend si prompt à la haine de vous-mêmes ?

Vous y êtes d’ailleurs tellement jusqu’au cou, et de longue filiation, dans cette identité française héritée et que vous détestez tant, que la condamnation violente que vous en proférez ne suffira jamais complètement à vous en débarrasser…

Culturellement domestiqués, physiquement incapables…

La prise de parole d’une députée LFI à l’Assemblée nationale le 30 octobre 2024 a été l’occasion pour son collègue de groupe, le très français de patronyme et d’allure Thomas Portes, d’adresser verbalement des menaces d’agressions physiques à un député du RN.  Il ne suffira pas de reconnaître, dans cette rodomontade grotesque sans talent ni promesse sérieuse de réalisation, une manifestation de plus d’un groupe parlementaire débraillé qui a décidé d’exister dans l’hémicycle par la seule laideur de ses manières et de ses tenues vestimentaires.

Lors de son moment de fièvre parlementaire, Thomas a en effet voulu se persuader, malgré l’étroitesse d’action que lui autorisent ses frêles épaules, qu’il pouvait lui aussi agir en politique par un moyen utilisé et théorisé tout au long de son histoire par sa propre famille idéologique : la violence.

Cette violence promise à son opposant du RN, notre attendrissant Thomas aux mains blanches l’a invoquée devant la représentation nationale dans sa forme la plus « pure », sans atténuation de forme (« on va s’occuper de toi ! », « on va s’expliquer dehors, tu vas voir ! »). En d’autres termes, Thomas s’est dit prêt, s’il en portait une, à tomber la cravate et à se jeter dans la bagarre, la vraie, celle des corps qui s’entrechoquent. Son collègue LFI Sébastien Delogu avait, on s’en souvient, lui aussi manifesté un comportement similaire, quasiment front contre front avec le benjamin de la nouvelle Assemblée issu des rangs du parti de Marine Le Pen.

Mais ce cher Thomas comme ce bon gros Sébastien ont juste oublié, grisés par une bravade lancée à bon compte depuis un siège de velours, que si la violence physique constitue bel et bien le registre de prédilection d’une idéologie qui a cherché dans l’histoire à renverser la table, elle ne trouve plus aujourd’hui son matériau de base pour la mettre en œuvre : des hommes.  Jadis sociale, virile, et révolutionnaire, la gauche délivrée de la promesse du grand soir est lentement devenue sociétale, féministe, et transitionnelle.

Thomas et Sébastien, comme tous les « hommes » de leur camp politique, se trouvent ainsi sous l’éternelle présomption de virilisme entretenue par les pasionarias de gauche. Paralysés dans leur moindre prise de parole publique par l’éternel procès d’intention en patriarcat, privés de sexe à la maison et sommés de délaisser la viande rouge pour des graines picorées dans la main des écolo-féministes, comment des députés aussi moralement soumis pourraient sérieusement envisager de prendre part à une bagarre qui ne se jouerait pas sur une console de jeu vidéo ?

D’ailleurs, ces menaces auraient-elles été relevées et prises au mot par les gens qu’elles visaient, que nos pauvres députés se seraient trouvés bien en peine de les mettre à exécution physiquement. Alors, pourquoi ces élans, toujours condamnés d’avance par la morale de leur camp et la mollesse de leur corps ? Une forme d’électoralisme, la volonté de plaire à une grande partie de leur électorat, qui est lui si décomplexé à l’endroit de la violence ?

Mais il faut s’y résoudre, pas plus que le prétendu ex-dealer au visage d’enfant Louis Boyard, Thomas n’a la tête de l’emploi de celui qui est prêt, pour une cigarette ou un numéro de portable, à aller casser la gueule de celui qui l’empêche de fumer gratis ou de brutaliser physiquement celle qui a l’impudence de ne pas céder à son charme.

Un désir fou de l’autre, qui lui ne vous désire décidément pas…

Nos Insoumis doivent donc se faire une raison et accepter leur identité. Une identité à laquelle les ont d’ailleurs assignés avec beaucoup de lucidité et de cruauté une grande partie de leur électorat ; celle de « babtous fragiles » que la détermination à détester leur histoire suffirait à condamner culturellement, s’ils n’étaient pas électoralement les meilleurs alliés de circonstance de cette « nouvelle France » qui déboule dans l’histoire les voiles toutes gonflées par une démographie devenue folle, et qui, elle, n’a jamais perdu ni la boussole de son histoire, ni la conscience de sa force…

Pour avoir le privilège de porter en bandoulière sa culture « viriliste », sa religion, ou son pays d’origine, encore faut-il se reconnaître toutes ces « qualités », chers députés Insoumis… Or un régime végétarien, la promotion des droits LGBT ou de l’avortement, et une aspiration à s’anéantir, ne vous donnent pas plus d’intérêt aux yeux de vos électeurs que celui d’un « coup tactique et électoraliste » qui, une fois accompli, vous avalera tout cru et vous fera manquer le lendemain du grand basculement, auquel vous succomberez sans reconnaissance du service immense que vous lui aurez pourtant rendu…

Enfin, si tout ce qui a été écrit ne vous suffit pas à le comprendre, chers Insoumis, tâchez juste de vous figurer la situation suivante. Imaginez-vous dans quel état de stupeur d’abord, puis de crainte, voire d’horreur, et enfin de colère, entrerait un papa ou une maman, français ou vivant en France, et qui serait tranquillement de culture et de religion arabo-musulmane, si il ou elle entendait sa grande fille ou son grand fils lui annoncer sa vie de couple avec un député de LFI. L’indignation qui se peindrait alors sur le visage de ces honnêtes parents dit assez toute l’abomination que vous représentez pour des gens qui veulent avoir l’honneur de se tenir droit devant leurs ancêtres, leur dieu, et leur progéniture. De poids, vous n’avez que celui des calories. De valeur, vous n’incarnez que celle, aride et calculatrice, du nombre et de l’arithmétique électorale. Le poids vous empêche, et le nombre, comme toujours dans l’histoire, vous écrasera.

 

Illustration : Les petits apparatchiks de LFI, célébrant les émeutes et vomissant la France à l’abri des institutions républicaines.

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