Et quand l’ombre et l’incertitude enveloppent encore le sujet de l’étude, c’est dit avec simplicité sans hyperbole : les causes en sont analysées. Ainsi des phénomènes mal distingués et mal interprétés se trouvent exposés aux clartés d’une analyse rationnelle. C’est donc un formidable travail d’investigation et de compilation, où l’auteur utilise les données officielles, du moins celles qui sont disponibles et crédibles, comme les travaux antérieurs sur la question, les rapports de Pierre Milloz, les travaux de Jean-Paul Gourévitch, de Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, de Michèle Tribalat, de Gérard Pince et de Polémia. Cependant il fait plus, car il soupèse, affine et justifie les estimations.

Des faits, des chiffres, des pourcentages

La recherche est systématique et purement scientifique, pas seulement sur les populations, leur répartition, leur évolution et leur développement, mais sur le travail, les impôts, les revenus, le tout détaillé et répertorié, les coûts sociaux, mais aussi les recettes, l’économie parallèle et toutes les zones de pénombre, l’activité délictuelle et criminelle, les questions de sécurité, les dispositifs de surveillance, de police et de justice, les dépenses d’accueil et de protection sociale, le chômage, bref tout ce qui définit et concerne l’immigration et sur trois générations, immigrés et descendants d’immigrés.

Le texte est net, précis, sans aucune fioriture et sans diversion polémique ou lyrique. Des faits, des chiffres, des pourcentages. 60 annexes techniques d’une même rigueur scientifique éclairent et corroborent l’analyse irréfutable. Comme le suggère le titre, il est temps de faire les comptes. Après L’épreuve des chiffres qui fut sa première étude parue en 2021, notre ami André Posokhow complète son opus sur l’immigration par L’heure des comptes. Oui, le moment est venu.

 André Posokhow,Immigration : l’heure des comptes, Synthèse, collection Idées, 470 p. , 28 €