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Le prestidigitateur

Analyse. Ces élections européennes ressemblent à un tour de passe-passe. Le prestidigitateur Macron réussira-t-il à maintenir l’illusion ?

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Le prestidigitateur

Macron est satisfait ; il a réussi. Il est obligé de prendre un petit air d’humilité dans l’immédiat, seconde place oblige. Mais sa stratégie a payé. Elle n’a innové que dans les procédés. Elle est dans la suite de celle qui fut initiée par Mitterrand, poursuivie par Chirac, maintenue par Sarkozy de manière encore habile, menée, encore et toujours, mais mal, par Hollande qui en fut déconfit. Macron l’a reprise à son profit : il en a fait son affaire personnelle en la durcissant le plus possible, en dégageant de l’horizon politique toutes les autres figures, pour ne plus laisser place qu’au seul duel qui l’intéresse au premier chef et surtout qui le met en valeur, lui, en personnalisant l’affrontement à outrance.

Des élections faussées

Ainsi se gagnent les élections en France. C’est une guerre civile larvée, entretenue constamment, sur laquelle prospère le régime qui, lui, poursuit invariablement sa politique destructrice de la société française dont peu lui chaut les intérêts et la survie. Cela fait si longtemps, maintenant, et ce système tribal d’empoignades est si connaturel au régime que semble s’éloigner de plus en plus de nos perspectives d’avenir une possibilité de politique d’union nationale qui serait nécessaire au redressement français. À entendre les commentateurs, toute politique, quelle qu’elle soit, ne peut réaliser ses objectifs sans l’écrasement préalable de l’adversaire, l’adversaire étant prioritairement le Français qui ne pense pas comme vous.

Villes contre campagnes, petits contre gros, territoires abandonnés contre riches métropoles : toute une sociologie se dégage de ces élections, sans compter les fanatismes idéologiques. Et voilà une France désintégrée, fragmentée, ulcérée – tous les gens sensés le disent – qui a perdu tout principe propre d’unité et de durée : en tient lieu la rivalité instituée et exacerbée, érigée en cause première et finale de la République.

Comment ne l’avoir pas senti dès le dimanche soir sur les plateaux de télévision et de radio ? Le seul ennemi, méprisable et méprisé, dont on feignait de faire en sorte qu’il n’existât point – car il ne pouvait ni ne devait même exister ! – était le représentant du Rassemblement national. C’était pourtant son parti qui avait gagné ce soir-là, et on ne l’interrogeait même pas pour lui demander des précisions sur ses idées et ses propositions. Chacun y allait de son insulte : c’était l’unanimité des autres participants qui déplorait, qui condamnait, qui travestissait et ridiculisait sans même les étudier les positions d’un parti qui avait tout de même rassembler plus de 5 millions de voix de Français, de bons Français, près d’un sur quatre de ceux qui s’étaient déplacés pour donner leur avis et leur choix, c’est-à-dire plus que tous les autres. 200.000 voix de plus que LaREM !

Eh bien, ils n’ont eu droit qu’à la plus souveraine arrogance, celle que les journalistes aux ordres savent instiller dans leurs prétendus tours de table. Ce qui aurait dû être une interrogation – normale, après tout, un soir de résultats électoraux –, ne fut qu’un dédaigneux rejet.

Au point que les représentants du Rassemblement national n’avaient plus d’autre choix que de quitter les lieux ! Collard a réussi à pousser un coup de gueule et tant mieux pour l’honneur du nom français : le voyou de Cohn-Bendit, qui est devenu le chien de garde de Macron, avait été invité pour lui faire la leçon. Il lui a dit son fait et c’est bien fait. La France doit-elle tout supporter pour permettre à des voyous de passage, selon l’expression congruente de Léon Daudet, de traîner dans leur fange la France et les Français ?

La soirée électorale laissait augurer ainsi de l’avenir. Chacun pouvait plus ou moins dénoncer le procédé macronien qui mettait systématiquement sous tension la société française, et critiquer la façon dont concrètement il avait été évincé, tous, néanmoins, étaient dans l’obligation, qu’ils le veuillent ou non, de marcher dans la combine. Un seul mot d’ordre qu’il n’est même pas utile d’édicter : tout sauf le Rassemblement national, étiqueté consciencieusement Front national pour mieux l’engoncer dans son statut de repoussoir. Jusqu’où ne doit pas pousser la vertu républicaine … ?

Ça marche à tout coup : du bon bourgeois libéral au cadre d’entreprise, de l’étudiant de l’UNEF au gauchiste boboïsant, du catholique qui a peur de pécher au protestant vertueux. Les Verts qui tirent leur épingle du jeu mieux que les autres, ne représentent aucun danger sérieux pour Macron qui se fait déjà un plaisir de les manger à la sauce écologique Canfin. Ça ne manquera pas de piquant.

Même si les Français dans leur ensemble ne sont pas satisfaits de ces élections, se sentant quelque peu dupes des intrigues du pouvoir, il n’empêche qu’ils continueront à être manipulés. Macron prévoit ses futurs champs de bataille. Dans le rapport de force qu’il a établi, il espère franchir les municipales de 2020 et les régionales de 2021 qui, pour lui, sont d’intérêt mineur mais où il exercera la même pression, mais surtout, il met déjà en place son dispositif pour l’élection présidentielle de 2022. Son idée est déjà de la gagner sur la même stratégie. Toujours gagnante dans son esprit ! Autant dire que le monde nouveau ressemble au monde ancien comme deux gouttes d’eau.

La fausseté ne sera pas toujours payante

Macron n’a aucun scrupule ; toute sa vie le prouve. Il est prêt à tout : le grand débat utilisé à ses fins personnelles, toute la presse mise sous sa coupe ou à peu près, ses entretiens et ses consignes par presse régionale interposée livrés en millions d’exemplaires quelques jours avant le scrutin, un jeune youtubeur répondant à son jeu pour l’imposer sur les réseaux ! Il a transgressé constamment, comme il y est accoutumé sans que jamais personne n’intervienne, toutes les règles de l’équité et même de la bienséance. Il a tout capté à son unique profit et les résultats qui mettent le RN en tête d’à peine 1 point, lui conviennent au fond parfaitement, même si pour la majorité des Français il paraît avoir perdu la partie. En fait, il poursuivra dans sa ligne. Il peut crier au loup et se statufier en héros de la République, en général de l’armée du Progressisme. Il n’y manquera pas. Depuis le début, il aime ce style qu’il croit grandiose et fait pour lui. Il y a du Bonaparte chez Macron, comme il y en avait chez Sarkozy. Le souci est de se constituer une légitimité en se donnant des allures guerrières et en se portant garant de l’ordre, mais de l’ordre nouveau, son ordre ! Un homme politique français, pour peu qu’il ait de l’ambition, est toujours obsédé par l’image de Napoléon, celle du transgresseur qui s’institue maître de la cité et de la loi, celle de l’individu génial qui sur les débris de la République, se fait roi, en accaparant la vie politique. Toujours un faux roi et qui finit toujours mal ! Bainville notait que l’histoire ne se renouvelle qu’en se répétant. Éternel problème français que les Français se refusent à voir !

Les difficultés de Macron se profilent désormais non seulement dans les résistances intérieures, mais plus encore dans les résistances extérieures, européennes, d’abord. Car son accaparement de toute vie politique, même européenne, lui est maintenant reproché à l’étranger, singulièrement en Allemagne et en Italie où son discours ne passe plus. L’arrogance française qui se prend pour la souveraineté européenne et la revendique pour elle, a le don d’exaspérer une Europe de plus en plus morcelée où les impératifs nationaux vont se faire entendre de plus en plus fortement. Macron s’imagine encore qu’il va pouvoir rejouer au plan européen la partie qu’il joue en France : c’est sa grande idée depuis deux ans. Elle est fausse. Les nationalismes et tout simplement les gouvernements nationaux sont maintenant représentés ; les Verts, allemands ou nordiques, n’entreront pas dans ses combinaisons ; le couple franco-allemand n’existe plus s’il a jamais existé.

Les Allemands, de quelque parti qu’ils soient, lui répètent à l’unisson : nein ! nein ! D’Anagret Kramp-Karrenbauer, patrone de la CDU, jusqu’au vice-chancelier SPD Olaf Scholtz, de Wolfgang Schaüble, le président du Bundestag, jusqu’à Manfred Weber qui est le futur candidat du PPE – déjà désigné par Merkel – à la présidence de la Commission ! CDU ou pas CDU, l’Europe est allemande. C’est l’Allemagne qui constituera le fond majoritaire dans le Parlement, même en cas d’alliances nécessaires. Aujourd’hui, les faits sont là, l’Allemagne domine l’économie et les institutions européennes et le départ des Anglais qui d’ailleurs, n’ont jamais joué le jeu, leur facilitera la tâche. Le groupe « macronien » qui prétend se constituer au Parlement avec les libéraux et les progressistes, se heurtera à des intérêts qui refuseront de fléchir. L’Allemagne jouera la carte allemande et cela va se voir tout de suite lors de l’attribution prochaine des postes dans les institutions. Pour la France et les Français, quelle sera donc la légitimité de cette Europe qui bafouera leurs intérêts ? Et quelle pourra être la légitimité de ceux qui les ont livrés sans défense aux intérêts de l’Étranger ? Où est le parti de l’Étranger ?

Le prince Jean de France, comte de Paris, s’est exprimé sur le sujet avec une admirable hauteur de vue, historique, politique et économique, dans une tribune publiée le 13 mai dans Marianne, intitulée « Nos enjeux européens », reproduite intégralement sur le site Internet du Prince et sur les sites de Politique magazine et de lafautearousseau.

Le prince, se situant au-dessus de la mêlée, juge sévèrement les politiques illusoires poursuivies depuis des décennies par les gouvernements français « en faveur d’une construction européenne prétendument supérieure aux nations ». Il conclut : « Je vois dans la confusion bruxelloise des pouvoirs et dans cette gouvernance bureaucratique, indifférente à l’affaiblissement économique et industriel de nombreux pays et aux souffrances sociales endurées par de nombreux peuples, les causes immédiates de la grande colère qui portent au rejet d’une Europe, d’ailleurs fort réduite par rapport au continent européen.

Malgré les invocations rituelles à Jérusalem, à Athènes, à la Rome ancienne et à la Rome chrétienne, aux Lumières et à l’universalisme, l’Union n’a pas la politique de justice que devrait lui inspirer la pensée européenne. Elle organise la compétition entre les peuples, elle favorise le morcellement des nations, elle prive les États des moyens leur permettant de conduire des politiques publiques qui pourraient porter remède à nos multiples fractures sociales et territoriales.Elle néglige la culture européenne conservant aux moindres coûts un patrimoine monumental dont elle a perdu le sens. Comment pourrait-elle se faire aimer ? »

 

Illustration : Bardella ou la jeunesse de Seine-Saint-Denis plus nationale que les apparatchiks du régime.

 

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