La vraie vie, comme beaucoup de commentateurs l’ont déjà écrit, ce n’est pas le narratif élyséen. Si attaché que soit Macron à vouloir nous faire prendre ses lubies pour de grandes vérités, chacun peut se rendre compte qu’il existe un univers réel sur lequel tout le monde règle sa montre sans attendre que le maître des horloges nous donne l’heure.
La vraie vie, c’est donc le récit véridique de la dissolution, et non pas le mensonge enjolivé par lequel Macron tente de nous faire passer son action stupide comme la conclusion nécessaire d’une situation parlementaire précise, ou le fruit d’une réflexion politique, ou ses atermoiements comme l’expression d’un consensus démocratique.
La vraie vie, c’est l’état scandaleux de nos finances publiques, au point que l’Union européenne nous réclame 110 milliards d’économie à court terme sans se faire d’illusions sur ce que Macron et Bruno Le Maire réussiront à économiser – et donc, la vraie vie, c’est cette lente faillite dans laquelle la France sombre, les petits patrons précédant les comptes publics, en attendant que notre pays soit mis sous tutelle.
La vraie vie, enfin et surtout, c’est cette paupérisation croissante des Français, cette transformation de la France en pays d’Amérique du Sud, avec ses très-riches et ses très-miséreux, cet écart toujours s’élargissant entre les métropoles remplis de mi-subventionnés et mi-gavés et “périphéries” vidées de tout et enlaidies par tous. Comme en dresser le tableau véridique aurait été navrant et cruel, l’article qui décrit cette situation a pris le masque de la parodie grinçante, car rire de ses malheurs aident à les supporter bien plus que d’entendre leurs auteurs vous en vanter les vertus.