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La RDA, c’est maintenant

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La RDA, c’est maintenant

Le paisible parti Siel récidive. Après avoir organisé une manifestation osée non loin du consulat allemand en septembre dernier (https://www.politiquemagazine.fr/petite-manif-grande-consequence/), il réunissait hier soir ses troupes pour dénoncer l’interdiction de manifester prononcée contre les anti-migrants calaisiens et l’arrestation brutale d’un ancien général d’armée.

On avait connu l’enfermement pendant deux mois d’un militant de la Manif pour tous pour des raisons obscures (« refus d’obtempérer », « refus de prélèvement ADN », etc).

On avait vécu une véritable « rafle » – aux dires de trois officiers de police – durant le Jour de Colère en janvier 2014 (300 personnes arrêtées de manière indiscriminée pour « participation à un attroupement armé » selon les procès-verbaux de garde à vue).

C’est désormais un ancien général d’armée de 75 ans qui a été mis plus de 24 heures en cellule pour s’être déplacé dans une manifestation interdite par la préfecture à Calais, dimanche dernier.

Trois mois ferme pour port d’une lacrymo…

Associés à Pegida, le grand mouvement anti-islam qui grossit en Allemagne, les organisateurs souhaitaient montrer leur opposition à la politique d’accueil tous azimuts des clandestins, dans une ville désormais livrée à dix mille étrangers en quête d’argent et de toits.

Une centaine de calaisiens s’étaient déplacés en dépit de l’interdiction. Vite entourés par des forces de l’ordre aussi nombreuses, cinq d’entre eux ont été arrêtés.

Après comparution immédiate au tribunal, l’un a écopé de trois mois de prison ferme pour avoir apporté dans son sac à dos une bombe lacrymogène, un matériel en vente libre sans danger pour la santé.

Un autre a pris deux mois de prison ferme car il transportait sur lui un taser, là aussi sans l’avoir utilisé.

Un troisième a écopé de deux mois de prison avec sursis car il avait … un poing américain dans sa poche.

Le procès du général Piquemal, ancien commandant de la Légion étrangère, a été reporté au mois de mai.

« Continuons de nous réunir ! »

Autant d’événements qui ont été désignés par Karim Ouchikh – président du Siel – de dictature douce : « Ne soyons pas dans l’excès, nous ne sommes pas en Corée du Nord, mais ce à quoi nous assistons, c’est à une dictature douce », affirmait hier soir l’avocat.

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Sur le parvis des droits de l’homme du Trocadéro, environ 150 personnes ont fait le déplacement.

Karim Ouchikh n’était pas dupe de cette faible affluence, évoquant au micro le « rétro-pédalage » du général Piquemal, « peut-être suite à des pressions de collègues militaires », qui s’est désolidarisé après-coup du mouvement Pegida en le qualifiant de « presque pro-nazi ».

Un rassemblement inutile ? Le président du Siel n’est pas de cet avis.
« Continuons de nous réunir, continuons de parler autour de nous, continuons d’agir sur les réseaux sociaux ! (…) C’est aujourd’hui la dissidence », a-t-il affirmé, avant de passer le micro à Béatrice Bourges, une figure très catholique de la Manif pour tous, à Christine Tasin de Résistance républicaine ou encore à l’avocat Frédéric Pichon.

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