France
« La bonne pratique devrait être d’examiner l’utilité ou la nocivité de chaque dépense »
Un entretien avec Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia. Propos recueillis par Philippe Mesnard.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Sous-titré Les chiffres officiels et les comparaisons internationales, ce livre arrive à point nommé pour évaluer la pertinence des “narratifs” du gouvernement français et de l’Union européenne.
On reproche souvent aux nationalistes une vision tronquée de la réalité, une approche fantasmatique, bref de vivre dans un monde d’impressions et, partant, d’en tirer des discours faux, voire mensongers. À l’inverse, le cercle de la raison considère l’état du pays avec une « lucidité exigeante », comme dirait Macron, et en tire tous les motifs d’une légitime satisfaction et même d’un fervent espoir dans l’avenir. Mais en fait, non. En fait, la situation économique et sociale de la France est mauvaise. Ce sont les statistiques qui le disent, ce sont les universitaires qui l’établissent. Établir clairement le diagnostic est déjà un sérieux pas dans la bonne direction, et on aimerait que Bruno Le Maire s’y emploie plutôt que de vanter aujourd’hui ce qu’il n’a jamais pratiqué auparavant pour redresser une situation qu’il n’a jamais reconnue. André-Victor Robert, qui est à droite et ne s’en cache pas, va au-delà du diagnostic comparatif (si le France veut être le phare du monde, comme le proclame Attal, alors qu’elle regarde le monde), très utile pour montrer que le “modèle” français est très souvent une détestable exception française, d’une part, mais très utile pour découvrir les remèdes, d’autre part, puisque ce qui marche bien chez les autres pourrait bien marcher chez nous. C’est ainsi que chaque partie, plutôt que de nous laisser accablés, se termine sur l’exposé de solutions claires, documentées, qui demandent, pour le coup, une véritable lucidité exigeante dans leur mise en œuvre. Et comme le livre est épais, chaque partie se termine par un résumé qui permettra au lecteur de se forger une idée de son contenu avant de s’y plonger. Éducation nationale, immigration, finances publiques, vie politique… On jurerait que cet examen approfondi est en fait un programme d’action politique. Il mérite d’être lu.