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Justice répressive sous De Gaulle

Grégoire Finidori, conseiller honoraire à la Cour de Cassation, revient sur les grands procès qui ont ponctué la fin de la guerre d’Algérie.

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Justice répressive sous De Gaulle

Du procès dit des Barricades en 1961 au procès de l’attentat du Petit-Clamart en 1963, trois années où le pouvoir exécutif, et pour être précis en la personne du général de Gaulle, s’est imposé au pouvoir judiciaire pour mettre au point, comme titre l’auteur, un formidable système répressif. L’auteur, en juriste accompli et d’une parfaite honnêteté étudie un à un les procès, en retraçant pour chacun les faits avec une précision méticuleuse, ayant lui-même enquêté sur les enquêtes et les dossiers, en dressant les portraits des accusés, des juges, des avocats, et en expliquant le déroulement des audiences jusqu’au jugement et à l’application des peines, dont quatre condamnations à mort exécutées de façon implacable. Il les raconte et les décrit avec les témoignages de l’époque et c’est terriblement impressionnant !

Notre magistrat expérimenté, en connaisseur avisé des questions de droit et de justice, analyse toutes ces juridictions d’exception créées pour les circonstances et se succédant au gré des volontés du président de la République qui façonna une justice à sa dévotion et à ses ordres pour exécuter sa politique, en violant les règles de droit les plus élémentaires. Ceux qui se refusaient à cette incroyable et intolérable intrusion devaient en payer le prix et quand la désignation qui venait d’en haut obligeait à exécuter des ordres déshonorants, ne restait plus à un général de Larminat qu’à se suicider. Tristes sires que ceux qui ont laissé faire, sauf à tenter de faire quelque chose pour humaniser cette tyrannie.

De Gaulle ne lui pardonna pas !

Ainsi, le Haut Tribunal militaire n’ayant pas donné satisfaction fut remplacé par un tribunal temporaire institué par simple décret. Puis après que le général Salan eut échappé à la condamnation à mort – admirable plaidoirie de Maître Tixier-Vignancourt –, le général de Gaulle institua la Cour militaire de justice, avec des consignes de rigueur absolue. Le Conseil d’État, à la grande fureur du chef de l’État, annula cette juridiction – le fameux arrêt Canal – qui n’avait plus rien à voir avec la justice ; alors, fut créée par la loi la Cour de sûreté de l’État. C’est, cependant, la même Cour militaire de justice, censurée pourtant par la plus haute juridiction administrative, qui fut requise par volonté expresse du général de Gaulle pour juger les prévenus de l’attentat du Petit-Clamart, justice totalement aux ordres qui aboutit à la condamnation à mort et à l’exécution du colonel Bastien-Thiry ! Polytechnicien, haute figure d’officier français, par sa déclaration d’une rigoureuse logique, il avait donné les raisons philosophiques, morales, politiques de son acte, bravant volontairement l’ire du général. Il avait rempli son rôle de justicier. De Gaulle ne lui pardonna pas !

Ce livre, bien composé, clairement écrit, fait revivre toute une époque. La France n’a pas à se glorifier de ce qu’elle a laissé faire. Pendant qu’elle abandonnait les harkis et les Français d’Algérie, au nom du peuple français, en réalité pour satisfaire un homme cynique qui ne respectait rien ni personne, elle condamnait ses meilleurs officiers, ceux qui avaient gardé le sens de l’honneur. Elle en paye le prix aujourd’hui. L’affaire d’Algérie, mal réglée, pèse plus que jamais sur son avenir.

Voilà un livre qui éclaire le jugement et qui rétablit l’impartialité. Une pensée vient : s’il est une justice dans l’au-delà – et il y en a une, il faut plaindre ceux qui se sont prêtés à toutes ces injustices pour satisfaire leur orgueil, plaire au pouvoir, garder leur place. L’ignominie n’est pas loin de l’injustice. C’est une leçon à tirer d’un tel ouvrage. 

 

 Grégoire Finidori, Un formidable système répressif, Les juridictions d’exception à la fin de la guerre d’Algérie (1961-1963), Dominique Martin Morin ; 500 p. ; 28,50€

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