Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Il est encore des gens de qualité en France. La République a beau tout uniformiser à la toise de son cordeau démocratique, il reste toujours un nombre suffisant de récalcitrants pour faire mentir la Bête égalitaire et solidaire qui prétend réduire la France et les Français aux normes universelles de la société mondialiste et consumériste.
Les Attali, les Minc et leur plat valet Macron n’ont pas encore tout à fait gagné. La race des indomptables Français survit toujours. Avec courage, avec panache, avec intelligence, avec lucidité. À preuve, les hommages et témoignages rassemblés pour célébrer Jean Raspail sous la direction d’Adrien Renouard, assisté par Anne Letty, et publié par la Nouvelle Librairie. Un tel spicilège aussi varié que dense donne une expression de l’incomparable vigueur de l’esprit réactionnaire en France. C’est là que se situe le génie de la race. Raspail au fond l’avait bien vu, et dès le départ de sa propre aventure. L’honneur est dans le refus de se dissoudre au milieu du magma informe de la sottise dominatrice. De toutes les manières, fût-ce dans une apparente fuite en avant vers l’imaginaire impossible pour mieux atteindre la vérité du réel le plus sûr : le roi sacré, l’aristocrate de l’âme qui ne renonce jamais, le peuple perdu qui se concentre sur ses derniers feux, le prêtre et le hiérarque qui se retrouvent après l’épreuve et le péché dans la sainteté de la fonction la plus traditionnelle.
Adrien Renouard et Anne Letty ont fait un beau travail, tout à l’honneur de Jean Raspail et de la France éternelle. Parmi tant de superbes contributions, il faut noter l’oraison funèbre prononcée par l’abbé Laurent, curé de Saint-Roch, le témoignage de l’abbé Le Coq qui l’assista dans ses derniers moments et l’analyse du Père Argouarc’h qui dans l’esprit « scout » décèle les traits de ce qui pourrait s’appeler, en dépit de tous les doutes, une mystique raspalienne. Deux études, de Marie de Dieuleveult et de Philippe Hemsen, permettent de mieux appréhender l’œuvre de cet énigmatique auteur d’une geste héroïque et inachevée que Philippe de Villiers salue avec son habituel panache. Un livre à mettre à Noël dans les souliers.