Avec l’opération « Je suis Charlie » et ses prolongements, il y a une volonté délibérée de nous faire croire qu’il n’existe aucune relation entre la politique d’immigration suivie depuis 40 ans et la tuerie du 7 janvier. C’est un mensonge. Le lien est certain. Ce dossier entend rappeler en quoi la France est bouleversée dans ses profondeurs par ces transferts de population massifs et non contrôlés. Les actes de terreur que nous avons connus sont criminels. À sa manière, l’aveuglement politique l’est plus encore. Mais à qui ce crime-là profite-t-il ?
Chérif et Saïd Kouachi, citoyens français, sont nés de parents algériens. Amédy Coulibaly, citoyen français, est né de parents maliens. Aucun d’eux n’est responsable de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Si Chérif et Saïd avaient pu rester dans leur douar d’origine, si Amédy avait eu la chance de vivre dans son village familial au Mali, ils seraient encore en vie. Leurs victimes aussi.
Qu’on aille voir là aucune simplification outrancière de la réalité ! La question est trop importante pour se laisser aller aux jugements hâtifs comme aux dérives polémiques. Il y a longtemps que les risques inhérents à l’immigration incontrôlée ont été dénoncés par les esprits lucides. Evacuant ces arguments avec une arrogance aveugle, la classe politique, au nom d’une mythique cause antiraciste, a abandonné au Front national le monopole d’un discours politique d’opposition sur cette question. Et maintenant, il se trouve des sondages pour dire que près de 70 % des Français estiment qu’il y a trop d’immigrés en France.
Le premier aspect du contrôle nécessaire de l’immigration est le quantitatif. Il est impératif de s’assurer que les seuils de tolérabilité d’un apport allogène ne risquent pas d’être dépassés. Tâche difficile que seul un État fort et indépendant peut assurer. Or, parmi les transferts de souveraineté que l’État français a consentis aux commissaires supranationaux de l’Union européenne, celui concernant le contrôle de l’immigration, avec les accords de Schengen, s’est révélé particulièrement catastrophique. S’il est bien évident que les nations européennes doivent s’entendre et adopter certaines dispositions communes, il ne l’est pas moins que pour chacune d’elle, la géographie même du continent impose de garder la maîtrise finale des contrôles.
Au contrôle quantitatif doit s’ajouter la prise en compte des critères culturels et civilisationnels. A côté des populations latines faciles à intégrer, on rencontre des problèmes plus manifestes avec les populations africaines. Et des difficultés majeures avec les populations musulmanes, non en raison de leur religion au sens propre, mais des dimensions politiques étroitement liées à l’Islam.
Ce dossier de Politique magazine (commandez le dernier numéro ou abonnez-vous en cliquant ici) jette un coup de projecteur sur les conséquences majeures de la politique menée par la France. Ce qu’on a pu appeler le « grand remplacement » revêt une part de réalité. Chacun peut déjà le constater. Mais comment le mesurer ? À cet égard, il règne un curieux désordre dans les données statistiques. Ludovic Greiling explique les tenants et aboutissants de ces incertitudes. On verra également comment, d’une manière s’apparentant au jeu de go, des territoires sont peu à peu conquis, sans ou avec violence, pour finir par devenir des communautés homogènes. Puis le professeur Gérard-François Dumont fera entendre la voix de la science et de l’expérience, avant que nous n’esquissions le contenu d’une indispensable politique de l’immigration…